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Laurence Demers-Rivard : celle qui veille sur la santé mentale des policiers de la SQ

La semaine de prévention du suicide se tient du 5 au 11 février prochain

Plan rapproché de Laurence Demers-Rivard.

Laurence Demers-Rivard est la responsable de la Division de la santé et de la prévention au travail à la Sûreté du Québec.

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré, caméraman

Parler de santé mentale a longtemps été tabou dans les rangs policiers. Aujourd'hui, la responsable de la prévention en santé mentale, Laurence Demers-Rivard, fait état d'un virage à 180 degrés dans la culture policière, en particulier depuis l'arrivée de Johanne Beausoleil comme directrice générale à la Sûreté du Québec (SQ).

Il y a quatre ans, on posait les questions sur les ressources d'aide disponibles et les gens savaient peu les réponses. Maintenant, tout le monde connaît les réponses et leurs responsabilités envers leurs collègues qui montrent des signes de détresse mentale, lance d'entrée de jeu Laurence Demers-Rivard, responsable de la Division de la santé et de la prévention au travail à la SQ.

Deux femmes en uniforme marchent l'une à côté de l'autre.

La porte-parole de la SQ, Geneviève Bruneau (à gauche), en compagnie de la responsable de la Division de la santé et de la prévention au travail, Laurence Demers-Rivard (à droite)

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré, caméraman

Il y a à peine 10 ans, la SQ ne comptait que sur un seul intervenant en prévention pour s'occuper des programmes d'aide psychologique.

Taux d’absentéisme à la SQ à la suite d'un diagnostic psychologique

2019 : 23,1 %

2020 : 21,8 %

2021 : 24,8 %

2022 : 25,1 %

Source : Sûreté du Québec

La personne qui était seule auparavant ne s'occupait que du Programme d'aide aux employés et "éteignait les feux" en réaction à ce qui lui était signalé, explique Mme Demers-Rivard.

Aujourd'hui, c'est plus d'une dizaine d'intervenants en santé mentale qui sont embauchés, et le travail ne manque pas dans les différentes MRC desservies par la SQ.

L'équipe qui a le plus augmenté depuis mon arrivée en poste, c'est vraiment les intervenants en prévention psychologique. En 2017, on a donc pu lancer un comité de prévention du suicide. Et en 2021, le programme les Sentinelles a pu former près de 200 personnes pour détecter les signes de détresse psychologique parmi leurs collègues à la SQ, a renchéri la responsable de la prévention en santé mentale.

Le programme de Sentinelles est arrivé à point après le suicide de quatre policiers de la SQ au cours de la seule année de 2019.

Le programme d'aide a incité des services de police français à venir au quartier général de la SQ à Montréal pour implanter un programme similaire à celui de Sentinelles, affirme Mme Demers-Rivard, car le taux annuel de suicide parmi les gendarmes en France est particulièrement inquiétant.

L'effet collatéral du suicide d'un policier

Laurence Demers-Rivard n'hésite pas à rappeler l'onde de choc que cause le suicide d'un policier dans les postes des MRC du Québec. En effet, les quelque 5842 policiers et 2089 employés civils forment à eux seuls une communauté.

Quand un tel drame arrive, on a ce qu'on appelle dans la prévention du suicide la "postvention". C'est-à-dire que l'on va prendre les devants auprès des équipes pour déterminer tous ceux qui sont affectés par la situation. On s'assure qu'il y a un suivi non seulement dans les jours suivants, mais aussi dans les semaines suivantes, mentionne Laurence Demers-Rivard.

En 2019, 293 policiers étaient soutenus par l'équipe de prévention psychologique à la SQ. Trois ans plus tard, en 2022, ce chiffre avait doublé, pour s'établir à 608.

Ça me prouve que les messages de prévention que l'on a martelés à l'interne apportent des résultats. Selon des sondages d'indice de santé mentale chez les premiers répondants, on a pu voir une amélioration de 2019 à 2022. Il n'y a pas plus de détresse, mais on brise les tabous et les gens prennent soin d'eux en allant chercher de l'aide, affirme avec conviction la cadre civile.

Laurence Demers-Rivard discute debout avec le journaliste Pascal Robidas.

L'équipe de Laurence Demers-Rivard mentionne qu'en 2019, 293 policiers obtenaient les services de l'équipe de prévention psychologique. En 2022, ils étaient 608.

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré, caméraman

On sait que les policiers doivent intervenir dans des situations de détresse chez les gens. Et parfois, d'admettre que l'on vit soi-même une situation que l'on voit chez les autres n'est jamais évident. Ce que l'on cherche à faire, c'est de démontrer qu'aller chercher de l'aide n'est pas une faiblesse, mais une force pour aller mieux par la suite.

« Ce que l'on veut, c'est démocratiser la recherche d'aide. On veut qu'aller voir un psychologue devienne aussi banal que d'aller voir son médecin pour son examen annuel. On veut travailler en prévention afin d'éviter que nos membres étirent l'élastique jusqu'au bout. »

— Une citation de  Laurence Demers-Rivard, responsable de la Division de la santé et de la prévention au travail à la SQ

La directrice générale de la SQ, Johanne Beausoleil, a donné la directive de faire du corps policier provincial un chef de file en prévention de la santé mentale.

L'offre de soutien psychologique va donc augmenter au cours des prochaines années, auprès tant des policiers que des employés civils.

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