Vers un duel PLQ-QS dans Saint-Henri–Sainte-Anne

L'élection complémentaire dans la circonscription montréalaise de Saint-Henri–Sainte-Anne aura lieu le 13 mars.
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
L'élection complémentaire qui aura lieu le 13 mars dans la circonscription montréalaise de Saint-Henri–Sainte-Anne, rendue nécessaire par la démission de l'ancienne cheffe libérale Dominique Anglade, a été officiellement lancée en matinée lundi après la signature d'un décret par le Conseil des ministres du gouvernement caquiste de François Legault.
Les deux principaux partis qui s'affronteront lors de cette partielle, le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS), ont présenté leur candidat dans le Sud-Ouest.
Pour le PLQ
, cette élection se jouera notamment sur la crise du logement, l'accès aux services de garde et les droits des Québécois non francophones.Si le PLQ
entend bien conserver son siège en faisant confiance à l'entrepreneur social Christopher Baenninger, qu'il a présenté lundi matin au Burgundy Lion, il voit aussi QS dans son rétroviseur, à en croire les attaques, nombreuses et senties, lancées en point de presse par le chef intérimaire du parti, Marc Tanguay.QSa manqué de solidarité
l'an dernier en votant en faveur du projet de loi 96 sur le français langue commune qui, selon lui, limite les droits et libertés des Québécois non francophones ainsi que leur accès aux services publics.
M. Tanguay reproche aussi au second groupe d'opposition de compter dans ses rangs l'ancien chef d'Option nationale Sol Zanetti, plus séparatiste que le plus séparatiste des péquistes
, alors que les électeurs de Saint-Henri–Sainte-Anne, selon lui, auraient davantage besoin d'un député qui se bat pour le Canada
.
« Pour la défense des droits et libertés, on ne peut pas se permettre un député de Québec solidaire. »
Au-delà de ces questions, le PLQla construction de logements sociaux
et l'accès à la propriété
.
Lors d'un point de presse lundi après-midi, Québec solidaire a officiellement présenté son propre candidat, l'avocat spécialisé en immigration Guillaume Cliche-Rivard, affirmant vouloir mener une campagne positive et inclusive
et se concentrer sur les enjeux prioritaires, aux yeux du parti, à savoir la crise du logement, la protection de l'environnement et la protection des droits des minorités.
Cette élection-là ne changera pas la couleur du gouvernement à Québec
, a affirmé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. La question de l’urne est plutôt : qui est la meilleure opposition face [au gouvernement de] François Legault?
« Je vais être très clair : on ne prend absolument rien pour acquis. [...] Rien n’est joué. Il va falloir travailler fort, on en est très conscients. Mais je pense qu’on a un excellent candidat. »
Saint-Henri–Sainte-Anne est un château fort libéral, détenu sans interruption par le PLQrien pour acquis
.
Les solidaires, pour leur part, améliorent constamment leur score dans ce comté depuis près d'une décennie. De quatrième en 2014, avec 10,7 % des voix, le parti a fini deuxième l'an dernier, avec 27,7 % des suffrages. Guillaume Cliche-Rivard, qui était déjà candidat, avait terminé moins de 10 points derrière Dominique Anglade.
Moins compétitive dans Saint-Henri–Sainte-Anne, la Coalition avenir Québec (CAQ) a fait savoir, il y a deux semaines, qu'elle serait représentée à l'élection partielle par le président de la Commission de la relève du parti, Victor Pelletier.
Le Parti québécois (PQ) et le Parti conservateur du Québec (PCQ) n'ont pas encore annoncé leurs couleurs. Le PCQ
a toutefois indiqué que son chef Éric Duhaime, qui ne siège pas à l'Assemblée nationale, ne tenterait pas sa chance dans Saint-Henri–Sainte-Anne.Le candidat libéral Christopher Baenninger s'est fait battre par Manon Massé l'an dernier dans Sainte-Marie–Saint-Jacques. Il s'est toutefois félicité lundi matin d'avoir terminé en deuxième place derrière Québec solidaire, alors qu'on lui prédisait la quatrième.
Dans tous les cas, l'élection complémentaire qui aura lieu dans Saint-Henri–Sainte-Anne le 13 mars n'aura aucun impact sur le rapport de force à l'Assemblée nationale. Avec 90 des 125 sièges, la majorité caquiste n'est pas menacée.