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Le métavers pourrait connaître un grand essor financier d’ici 2030

Une illustration d'une personne avec un casque de réalité virtuelle sur la tête, évoquant le métavers.

Le métavers, qui s'apparente à un cyberespace parallèle à la réalité physique, pourrait connaître une croissance fulgurante, disent des experts.

Photo : getty images/istockphoto / wildpixel

La Presse canadienne

Bon nombre d'experts canadiens estiment que le métavers est sur le point de connaître une phase de croissance fulgurante. Avec, à la clé, une valeur pouvant atteindre 13 000 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie.

Le métavers?

Le cabinet juridique torontois Grinhaus, qui s'y intéresse au point d'être devenue la première entreprise canadienne à y avoir installé un bureau, explique que le métavers est un environnement fondé sur Internet où les gens peuvent interagir et conclure des transactions.

L'avocat Aaron Grinhaus juge que c'est assez semblable à Facebook ou à Instagram. Selon lui, le métavers se situe sur un spectre allant des réseaux sociaux d'un côté à la réalité virtuelle de l'autre. Plusieurs personnes connaissent le métavers depuis des années, mais elles ne le savent pas.

Un Eldorado en devenir?

Et c'est peut-être un nouvel Eldorado.

Citigroup dit que le métavers pourrait représenter un marché de 8000 à 13 000 milliards de dollars d'ici 2030. Goldman Sachs croit que le tiers du marché numérique mondial pourrait passer au métavers, car de plus en plus de gens y réalisent leurs transactions.

Cependant, rien n'est encore joué. Facebook a fait un gros pari sur le métavers en évoquant ce concept lors de l'adoption de son nouveau nom, Meta, en 2021. Si la prédiction de Citigroup est juste, l'entreprise pourrait en tirer profit, mais en attendant, sa division du métavers a perdu 13,72 milliards de dollars en 2022.

Un homme agite les mains en présentant un logo et un nouveau nom d'entreprise.

Mark Zuckerberg lorsqu'il a dévoilé le nouveau nom de l'entreprise qu'il a fondée, Meta, en 2021. La division du métavers a perdu plus de 13 milliards l'année dernière. (Photo d'archives)

Photo : Facebook

Un prolongement naturel pour EY Canada

Le métavers est une terre d'occasions, lance Brian Peterson, d'EY Canada.

Nous sommes à l'aise de tenir des réunions virtuelles et de mener des conversations virtuelles. Amener plus d'humains dans nos expériences virtuelles est un prolongement naturel, dit-il.

M. Peterson soutient toutefois que les organisations doivent bien examiner comment elles aborderont divers sujets dans ce nouvel environnement, comme l'accessibilité et l'identité. Ce sont des choses que le laboratoire d'EY installé dans le métavers étudie actuellement.

« Si des organisations créent un bureau dans le métavers sans rien y concevoir, les employés pourront se sentir très isolés. »

— Une citation de  Brian Peterson, associé à EY Canada

Même si le métavers semble encore artificiel aux yeux de certains, mais Me Grinhaus croit qu'il pourrait devenir un outil important pour différentes professions. Il pourrait même accroître l'accessibilité, si tout est réalisé correctement.

Les gens pensent que c'est très compliqué, mais c'est faux. Ce n'est qu'un autre point de contact, affirme-t-il.

Des limites juridiques

Néanmoins, plusieurs choses ne peuvent être réalisées par son cabinet juridique dans le métavers, du moins pas encore.

Les avocats doivent respecter des règles strictes. Par exemple, ils doivent vérifier l'identité des clients potentiels avant d'établir un contrat qui leur permettra de donner des conseils juridiques. Certaines plateformes numériques le permettent, mais c'est à l'avocat de déterminer s'il a effectivement confirmé l'identité du client, explique Me Grinhaus, qui recommande la plus grande prudence.

« Je ne tourne pas les coins ronds. Ce que l'on fait, c'est d'ajouter un moyen de communication pour améliorer la communication. »

— Une citation de  Aaron Grinhaus, avocat du cabinet Grinhaus, de Toronto

Des règles similaires ont été mises en place pour accepter des honoraires, ajoute Me Grinhaus. Son cabinet accepte de la cryptomonnaie depuis 2016. Vérifier une identité est important dans n'importe quelle transaction financière, peu importe la devise utilisée.

L'utilité du métavers dépendra des activités de l'entreprise, avance M. Peterson. À mesure que la technologie progressera, les usages du métavers deviendront plus évidents. Les entreprises doivent ainsi réfléchir à ce qu'elles veulent accomplir, croit-il.

« Pour que cela grossisse, il faut que cela vaille la peine de se réunir dans un environnement virtuel pour régler un problème. »

— Une citation de  Brian Peterson, d'EY Canada

Certaines entreprises tentent une approche plus pratique.

En juin, KPMG a lancé aux États-Unis et au Canada un premier centre de collaboration dans le métavers pour ses employés et ses clients. Contrairement au bureau de Grinhaus, il n'est pas situé sur une plateforme décentralisée, mais sur une plateforme privée sous licence, un peu comme une entreprise pouvant obtenir une licence de Zoom ou de Microsoft Teams, explique Kareem Sadek, coleader du groupe Métavers et des Services liés aux cryptoactifs et à la chaîne de blocs. Il faut donc une invitation pour y entrer, ce qui permet un meilleur contrôle et une plus grande discrétion.

Environnement plus immersif

Au cours des sept derniers mois, le centre a été l'hôte d'ateliers, de réunions, de formations, de tables rondes et d'autres types d'interactions, mentionne Katie Bolla, qui codirige les services Métavers. Certains utilisent des casques d'écoute, tandis que d'autres préfèrent un ordinateur ou un cellulaire.

Quand les gens entrent dans cet univers, la première chose qu'ils voient, c'est une grande aire ouverte contenant des cascades, des plantes tropicales. Le tout dans un paysage sonore apaisant.

On peut étendre les limites de la réalité physique afin de créer quelque chose de plus immersif, dit Mme Bolla.

Et le métavers peut être un outil plus interactif qu'une vidéoconférence et moins cher que de transporter les gens autour du monde, ajoute-t-elle.

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