Une famille ukrainienne à la recherche d’un logement à Rimouski

Les billets d'avion pour transporter cette famille de l'Allemagne jusqu'au Canada ont été offerts généreusement par une Rimouskoise d'origine ukrainienne.
Photo : Gracieuseté de la famille
À quelques jours de son arrivée, une famille ukrainienne qui a fui la guerre est toujours à la recherche d’un logement à Rimouski.
Alexandra Velitchenko et ses deux enfants, Volodymyr, 16 ans, et Kateryna, 8 ans, arriveront le 9 février à Rimouski en provenance de l’Allemagne.
Les démarches administratives sont nombreuses pour immigrer au Québec. Le périple se complexifie davantage lorsqu’on décide de s’établir en région.
Cependant, cette famille peut compter sur un petit comité citoyen qui l'accompagne pour faciliter son installation et son intégration. Piloté par la ressortissante moldave Mary Ann Lotash, qui vit à Rimouski depuis 10 ans, le comité se partage les tâches.
Depuis l’invasion russe en Ukraine, je me sentais mal. Je cherchais comment je pouvais aider
, témoigne Mme Lotash. Elle a pris contact avec la famille ukrainienne il y a presque un an.
Sylvie Marier, native de Rimouski, s’est occupée d’acheter des vêtements d’hiver pour toute la famille. Ariel Wolf, un Rimouskois d’origine ukrainienne, ira les chercher à Québec et les aidera à ouvrir un compte bancaire.
Mary Ann Lotash s’est également chargée d’acheter des billets d’avion pour les trois nouveaux arrivants. On s’imagine, un an en itinérance à vivre sur les sous qu’on avait mis de côté
, souligne Sylvie Marier.
Seule ombre au tableau : alors que leur arrivée est imminente, aucun logement n’a été trouvé à Rimouski pour les héberger.
On aurait aimé avoir quelque chose à leur présenter à leur arrivée, mais ce n’est pas possible pour l’instant. On connaît la pénurie de logements dans Rimouski
, se désole Mme Marier.
Le comité citoyen cherche à mettre la main sur un logement meublé d’au moins deux chambres, une denrée rare compte tenu de la crise qui sévit. On veut trouver un endroit où ils vont se sentir chez eux pour enfin déposer leurs choses et faire les démarches appropriées
, dit, pleine d’espoir, Sylvie Marier.
« La maman est très, très nerveuse. Je parle avec elle chaque jour. Pour elle, c’est chargé d’émotions. »
Comme les Ukrainiens ne sont pas considérés comme des réfugiés, l’organisme Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent n’a pas les moyens d’offrir un logement temporaire à cette famille qui fuit la guerre.
En plus, on peut être un réfugié, mais pas nécessairement selon les réglementations en vigueur au Canada pour l’octroi d’une prise en charge de l’État
, précise la directrice générale, Caroline Houle. Contrairement aux réfugiés, les Ukrainiens, à leur arrivée, n’ont pas droit à la résidence permanente ni à l’aide au logement, entre autres.
« Les Ukrainiens ne tombent pas dans cette catégorie. »
Ça complique les choses
, estime Sylvie Marier. Elle déplore que le statut temporaire complique les démarches d’accueil. Selon elle, il faudrait quand même faciliter leur venue. Ça prend plus de services dans les premiers mois
, réclame-t-elle.
Une fois arrivée en sol rimouskois, la famille ukrainienne pourra toutefois se tourner vers Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent pour obtenir de l’aide qui facilitera son intégration.
L’organisme pourra l’accompagner dans des démarches administratives essentielles. La famille aura aussi accès à une friperie afin d'obtenir gratuitement les produits de première nécessité.
En attendant de trouver la perle rare, le Rimouskois et Ukrainien Ariel Wolf, aussi propriétaire de logements à Rimouski, lui prêtera un petit appartement à Mont-Joli.
Il précise toutefois que cette situation n’est pas idéale puisque les enfants sont inscrits à des écoles de Rimouski.
M. Wolf souhaite vivement que cette famille trouve rapidement un toit où s’installer pour de bon. Je leur souhaite la paix, la santé, la stabilité. J’aimerais qu’ils soient bien dans notre région, que les enfants soient bien. Comme parent, quand on voit que nos enfants sont bien, on est contents
, conclut-il.