Consultations sur la crise du logement : parlera-t-on le même langage?

Un chantier de construction à Moncton, au Nouveau-Brunswick
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’apprête à lancer des consultations sur la crise du logement qui frappe la province depuis plusieurs années.
La ministre responsable du Logement, Jill Green, organisera un atelier virtuel le 16 février avec le soutien de l’Association des agents immobiliers du Nouveau-Brunswick
ainsi qu'un sommet en personne sur le logement au début de mai.
C'est une idée conjointe de la ministre du Logement du Nouveau-Brunswick, Jill Green, et des membres de la direction de l'Association des agents immobiliers du Nouveau-Brunswick
, a expliqué André Malenfant, président de l'Association des agents immobiliers du Nouveau-Brunswick, lors d’une entrevue samedi.
On s'est rencontrés pour discuter des problèmes qui existent dans le domaine du logement ici, au Nouveau-Brunswick. Puis on s'est entendus pour dire qu'une plus grande collaboration entre les différents joueurs, les différents intervenants de la province, serait une idée utile, une idée favorable, pour développer une stratégie provinciale afin de trouver une solution aux problèmes qui existent en ce moment
, dit André Malenfant.
Dans un communiqué publié le 2 février, la province a indiqué que les principaux intervenants du secteur du logement seront invités à participer à ces consultations.
Hier, quand j'ai vu ça, ç'a été une surprise. Nous n'avons pas été consultés. Personne ne nous a invités
, a cependant mentionné Matthew Hayes, porte-parole de la Coalition pour les droits des locataires du Nouveau-Brunswick, en entrevue samedi.
On a été consultés à quelques reprises par d'autres ministres
, a-t-il précisé. On n'a pas encore eu l'occasion de parler avec Jill Green en dépit du fait qu'on a demandé une réunion avec elle à la fin de l'année dernière.
On espère qu'on sera capables de lui parler. Elle a raison lorsqu'elle dit qu'il y a des facteurs complexes dans le problème du logement
, déclare-t-il. Nous, nous avons des réponses.
Le secteur privé a grandement bénéficié de l'inflation immobilière des dernières années, et ça inclut le secteur locatif
, rappelle M. Hayes.
André Malenfant, de l’Association des agents immobiliers, dit que c’est le gouvernement qui s’occupe de la logistique autour des rencontres, mais il s'attend à ce qu'il y ait des organismes communautaires et des groupes communautaires de développement présents autour de la table. On essaie de joindre le plus de gens impliqués possible
, a-t-il déclaré.
Cet exercice, a dit M. Malenfant samedi, servira à définir les problèmes dans leur ensemble
et à travailler vers une stratégie, à travailler vers des solutions pour gérer et régler ces difficultés ou ces problèmes à court et à long terme
.
Question de définitions
Même avant le début de la pandémie, on voyait une diminution de l'inventaire des biens [immobiliers] qui étaient en vente et une augmentation visible, claire et précise de la demande
, a souligné André Malenfant.
C'est un problème qui existe au Nouveau-Brunswick, mais c'est aussi un problème d'ampleur nationale, le manque de logements et le manque de biens [immobiliers] qui sont en vente. L'inventaire est historiquement bas et la demande est à la hausse. L'offre et la demande sont en jeu. Quand ces choses-là se produisent, on voit l'augmentation des prix, c'est sûr
, a dit M. Malenfant.
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La Coalition pour les droits des locataires du Nouveau-Brunswick compte bien participer aux discussions et entend offrir sa définition de la crise qui accable les locataires.
En réalité, ce qui fait défaut n’est pas l’offre de logements, affirme le porte-parole Matthew Hayes, mais bien l’offre de logements à un coût que les citoyens peuvent se permettre.
Tous les ordres de gouvernement sont en train de traiter cette crise comme si c'était un défaut de l'offre, alors que c'est un défaut de l'offre d'unités abordables
, a-t-il dit.
Le secteur privé – et donc l'Association des agents immobiliers –, on n'est pas en train de les critiquer
, déclare Matthew Hayes. Le secteur privé a ses intérêts et le public a un autre intérêt. On veut s'assurer que la voix des locataires est incluse dans ce que le gouvernement va faire.
Le président de l’Association des agents immobiliers du Nouveau-Brunswick a dit souhaiter des ententes de collaboration avec le secteur privé
et accroître l'accès aux propriétés abordables
.
La communication et la collaboration vont vraiment être importantes
, dit André Malenfant.
D’après le reportage d’Océane Doucet