Cœliaque Québec demande une aide pour les coûts associés à une alimentation sans gluten

C’est pourquoi l’organisme Cœliaque Québec demande depuis plusieurs années au gouvernement provincial de créer une aide financière pour les personnes vivant avec cette maladie.

Il n’y a pas de médicament qui existe pour cette maladie-là, le traitement ça consiste en une alimentation sans gluten stricte pour la vie , explique Édith Lalanne, la présidente de l’organisme.

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune qui touche plus de 80 000 Québécois. Chez les personnes atteintes, la consommation de gluten, un type de protéines que l’on retrouve dans le blé, le seigle et l’orge, provoque une réponse immunitaire disproportionnée. 

Avec le temps, cela provoque des lésions intestinales, en plus d’avoir plusieurs effets secondaires comme des nausées, des crampes, de la diarrhée ou de la constipation.

Une pression supplémentaire sur le portefeuille

Selon Édith Lalanne, un panier d'épicerie sans gluten peut coûter jusqu'à 40 % plus cher qu'un panier d'aliments réguliers. D’après un sondage mené par son organisme l’automne dernier, 86 % des coeliaques seraient gênés par les dépenses supplémentaires .

Nicole LeBlanc en sait quelque chose. Elle vit avec cette maladie depuis 25 ans. Nutritionniste maintenant retraitée, elle s’est longuement penchée sur les répercussions au quotidien.

Nicole LeBlanc doit suivre un régime sans gluten très strict.

Photo : Radio-Canada

Sur son comptoir, elle a préparé un échantillon de produits certifiés sans gluten et de leurs équivalents réguliers. Ce pain [sans gluten] pèse 340 grammes et m’a coûté 7,29 $. Un pain de blé entier de 675 grammes coûte en moyenne 4 $ , détaille-t-elle.

Le même constat peut être fait pour les autres autres produits. Pour des spaghettis de la même compagnie, la boîte de 500 grammes régulière se détaille à 1,49 $, alors que la boîte sans gluten coûte 3,99 $ pour 160 grammes de moins.

On mange trois fois par jour 365 fois par année, donc c’est un enjeu qui nous interpelle à chaque fois qu’on mange, relate-t-elle.

Pour le moment, pour les adultes qui ont reçu un diagnostic officiel de la maladie, la seule forme d’aide financière disponible est le crédit d’impôt fédéral pour les frais médicaux. Cependant, la procédure pour s’en prévaloir est complexe.

On demande aux gens, à tous les jours ou à toutes les semaines, quand ils font des achats de produits sans gluten, de les identifier, de trouver un produit comparable avec gluten, de faire le calcul différentiel de tout ça, et de venir mettre le montant total dans ses frais médicaux sur le rapport d’impôt , explique Édith Lalanne.

Son organisme estime que 75 % des gens qui ont un diagnostic de la maladie ne se prévalent pas de ce crédit d’impôt parce que la procédure est trop compliquée. Pour simplifier la vie des personnes cœliaques, elle suggère à Québec d’adopter une mesure d’aide simplifiée, qui pourrait prendre la forme d’une allocation, par exemple.

Nicole LeBlanc fait partie de ceux qui prennent le temps de réclamer le crédit d’impôt. Elle s’inquiète toutefois pour ceux qui ne sont pas en mesure de le faire: Pensez aux très petits salariés qui ne font pas de rapport d’impôt, il n'y ont pas accès, puis c'est les gens qui en ont le plus besoin . Elle souligne que l’accès à des aliments sans gluten peut être difficile dans les banques alimentaires.

Édith Lalanne explique pour sa part que contrairement aux autres autres produits sans allergènes comme les noix ou les œufs, les produits sans gluten sont considérablement plus dispendieux.

Suite aux demandes de Radio-Canada, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale confirme qu'il a eu plusieurs discussions avec Cœliaque Québec et indique que la création d'une prestation pour les bénéficiaires de l'aide sociale ayant un diagnostic de la maladie coeliaque pourrait être évaluée prochainement.