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L’Ontario veut débrancher les télécopieurs des médecins ontariens

Un télécopieur.

La province veut passer à des options numériques.

Photo : Shutterstock

Radio-Canada

Les télécopieurs, machines des années 1980, sont encore très largement utilisés dans le système de santé ontarien. Le gouvernement veut toutefois changer le statu quo pour passer à des options numériques.

Selon le ministère de la Santé, ce seraient près de 152 millions de télécopies qui sont échangées chaque année entre prestataires de santé.

Le gouvernement Ford promet de s’en séparer progressivement.

Le gouvernement ontarien remplace les fax qui sont dépassés par des outils de communications numériques pour tous les prestataires de soins au cours des cinq prochaines années, promet un document de la province qui détaille son plan.

Selon l’Association médicale de l’Ontario, plus de 90 % des médecins utilisent encore ces appareils. Les ordonnances, les demandes de tests ou encore des références à d’autres spécialistes sont parmi les documents les plus envoyés grâce à ce système.

Dans ma pratique médicale actuellement, que ce soit en soins de longue durée ou à l’hôpital, on reçoit ou envoie quotidiennement des télécopies à d’autres prestataires de soin, confirme le médecin et président de l’Association médicale de l’Ontario, le Dr Adam Kassam.

Si l’utilisation du télécopieur persiste aujourd’hui en Ontario, c’est notamment parce que les médecins, les hôpitaux, les laboratoires et les pharmaciens utilisent un large éventail de systèmes pour les dossiers médicaux. Bien souvent, ces derniers ne sont pas en mesure de communiquer entre eux. Dès lors, recourir à la télécopie devient la seule solution fiable.

Le Dr Adam Kassam ajoute que les procédures par papier et envoi de télécopies ajoutent une lourdeur administrative parce que les professionnels doivent ensuite entrer manuellement les informations dans leur système.

Il reconnaît toutefois que le passage au tout numérique ne peut se faire en une nuit. Cela créerait un chaos dans le système de santé.

Angeline Ng est la vice-présidente des affaires professionnelles de l’Association des pharmaciens de l’Ontario. Elle souligne que l'utilisation du télécopieur est en réalité une option pratique pour de nombreux professionnels en santé.

Ça fait partie de la façon de travailler. C’est en place depuis de nombreuses années et c’est une mécanique avec laquelle les gens sont à l’aise, explique-t-elle.

Pour les pharmaciens, dit-elle, le plus grand enjeu de la transition vers des options numériques est le coût d’un tel changement de systèmes.

Si les télécopieurs peuvent être également vus comme une technologie plus fiable que les envois électroniques, les erreurs sont aussi fréquentes.

Des télécopies envoyées à de mauvais destinataires entraînent des ruptures dans la chaîne de transmission des informations médicales, selon la Commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario.

Le bureau de la commissaire a ainsi dénombré près de 5000 atteintes à la vie privée en raison de télécopies envoyées au mauvais destinataire en 2021.

Le ministre de la Santé a déjà entrepris des démarches pour remplacer les télécopies avec, par exemple, le programme eServices Ontario, qui permet aux cliniciens de recommander des spécialistes ou d'obtenir numériquement des conseils de ces derniers.

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