Plus de 600 enfants attendent une évaluation de la DPJ de l’Estrie

Selon le syndicat qui représente les employés de la DPJ, un manque de personnel criant est derrière la longue liste d'attente. (Photo d'archives)
Photo : CBC/Robert Short
Le quotidien La Presse a rapporté vendredi matin que sur les plus de 4700 noms qui figurent sur la liste d'attente à l'évaluation de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), 617 proviennent de l'Estrie. La région est ainsi l'une des cinq de la province où la liste d'attente est la plus longue. L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) - Estrie qualifie cette situation d'inacceptable. Son porte-parole, Danny Roulx, explique qu’un manque de personnel criant est en cause.
Il affirme notamment qu'à Sherbrooke, seulement huit intervenants sur vingt-quatre sont présentement au travail, ce qui rend difficile de répondre à la demande.
Là au travail, c'est 33 % de l'effectif, donc c'est difficile de répondre à la demande lorsqu'on n'est pas suffisants. C'est sûr que ça pèse lourd quand même sur l'équipe, parce que l'équipe est consciente de la liste d'attente et ce sont des gens qui veulent donner le meilleur service à la population, qui ont vraiment la santé des jeunes à cœur
, a-t-il soutenu au micro de Par ici l'info.
Malgré ces circonstances, M. Roulx souligne que les employés veillent à éviter d'autres drames comme celui de la fillette de Granby.
« Plusieurs choses sont faites pour prioriser les cas les plus à risque. [...] Mais c'est sûr que 617, c'est inacceptable. [...] Il n’y a personne qui est à l'aise avec ça à Sherbrooke. »
Attirer plus de personnel
Danny Roulx croit que le gouvernement doit améliorer l'attractivité des emplois et la rétention de son personnel, non seulement à la DPJ
, mais dans l'ensemble du réseau de la santé.Il faut que le Québec en soit fier, de ces gens-là. C'est un beau travail, les gens sont là à cause de leur cœur, à cause qu'ils aiment la clientèle, ils aiment leur donner des services, ils aiment donner des services à la population, prendre soin de la population du Québec [...] Mais ces gens-là doivent être reconnus. Présentement, on a une négo nationale qui s'en vient. On a eu des offres patronales horribles pour nous, c'est urgent. Il faut qu’on s’entende avec le gouvernement
, soutient-il.
La nouvelle directrice de la protection de la jeunesse de l'Estrie, Stéphanie Jetté, a confirmé au micro de Vivement le retour que plus de 600 enfants sont présentement en attente d'une évaluation dans la région.
Au fil des années, ça fluctue, mais malheureusement, cette année, on observe une hausse, due notamment à l'augmentation du nombre de signalements
, soutient-elle.
Elle constate également un manque de main-d'œuvre. On a un cahier de postes, ici, qui devrait se situer aux alentours de 60 intervenants pour l'équipe d’évaluation, et dans la dernière année, ça joue autour de 30, 35 intervenants en poste. Donc évidemment, moins qu'on a de personnel, plus que c'est long avant qu'on puisse passer à travers notre liste d’attente
, explique-t-elle.
La directrice ajoute que le manque de personnel touche tous les milieux, et pas seulement la DPJIl y a une pénurie de main-d'œuvre qui est à l'échelle de la province, et également dans d'autres directions.
Ceci étant dit, je pense que malheureusement, l'image de la protection de la jeunesse qu'on entend parfois dans les médias, c'est souvent une image négative, alors qu'il y a de très belles choses qui sont faites par les intervenants en protection de la jeunesse. Je pense qu'il faut s'assurer de mettre peut-être un petit peu plus en évidence l'ensemble des bons coups qui sont faits par nos intervenants et qui travaillent pour assurer la protection des enfants
, avance-t-elle.
Des services offerts à temps, selon la DPJ
Stéphanie Jetté assure également que des services sont offerts à temps à tous les cas urgents.
« Toutes les situations que nous, on appelle code 1 ou code 2, qui nécessitent une intervention immédiate parce que la sécurité de l'enfant est en danger de façon imminente, ces dossiers-là n'attendent pas. L'ensemble des dossiers pour les enfants où il y a une priorité, on intervient de façon prioritaire en respect des délais qui nous incombent. »
Elle souligne par ailleurs qu’une équipe garde un œil sur la liste d’attente afin d'intervenir rapidement en cas de détérioration d'un cas.