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Des personnes noires du Manitoba se penchent sur leurs défis identitaires au quotidien

Des personnes rassemblées pour une conférence.

Plusieurs panélistes ont exprimé leur vision et leur vécu portant sur leur identité métissée au Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg. De gauche à droite : Salwa Meddri, Lacina Dembélé, Nina Condo, Barthélémy Bolivar, Lise Gaboury-Diallo et Janelle Delorme.

Photo : Radio-Canada / Radjaa Abdelsadok

Vendredi, lors d’une conférence au Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg, plusieurs panélistes issus de la diversité ont témoigné sur la manière dont ils vivent leur identité noire et les défis auxquels ils font face au quotidien.

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, l’initiative Noir et Fier portée par Wilgis Agossa propose pour cette édition, des moments d’échanges pour parler des identités noires. Cette conférence a été organisée par l'Accueil francophone en collaboration avec le Réseau en immigration francophone du Manitoba dans ce cadre.

L’un des panélistes, Bathélemy Bolivar, spécialiste en éducation, explique que l’identité est une construction propre à chacun.

Ce qui est important, ce n’est ni d’être blanc ou noir, mais il faut vivre sa propre identité selon la manière dont on s’auto-identifie pour faire la part des choses entre ce qu’on construit et ce que l’autre perçoit, explique-t-il.

Ne pas être réduit à son identité noire

Lacina Dembélé, artiste d'origine ivoirienne installé au Manitoba depuis plusieurs années, souhaite être considéré comme une personne à part entière et ne veut pas être réduit à son identité noire.

Quand des sujets sur les minorités sont abordés, tout le monde me regarde comme si j’avais la réponse à tout, témoigne-t-il.

« Je m’identifie comme Noir, je suis ivoirien, je suis musulman, mais je ne suis pas le représentant des Noirs. Je suis seulement Lacina. Je ne veux pas qu’on me mette dans une boite, je veux prendre la décision active de choisir mon identité, sans laisser l’autre me définir ou me limiter. »

— Une citation de  Lacina Dembélé, artiste franco-manitobain d'origine ivoirienne

Lacina Dembélé souhaite que les personnes aient moins de préjugés. Ce n’est pas la responsabilité de la personne métissée de devoir toujours justifier son identité, elle ne connaît pas forcément tout : elle est en apprentissage aussi, témoigne-t-il.

Éduquer pour contrer le racisme systémique

Les échanges sur les questions identitaires ont conduit vers des préoccupations portant sur le racisme.

Selon Nina Condo, d’origine rwandaise, chaque personne doit avoir la chance de vivre son expérience canadienne sereinement.

Une femme sourit en se tenant debout.

Nina Condo est la propriétaire de NC Consulting. Elle est impliquée dans le développement communautaire à Winnipeg depuis plus de 16 ans.

Photo : Radio-Canada / Radjaa Abdelsadok

Elle dénonce l’impact du racisme systémique sur les personnes noires. Quand tu vis le profilage racial à répétition, dans les aéroports notamment, cela remet sans cesse en question ton identité, témoigne-t-elle Quand je demande des explications, je deviens directement dans le stéréotype de ''la femme noire en colère'',, dénonce-t-elle.

Le spécialiste en éducation Bathelemy Bolivar pense qu’une manière de préserver l’avenir en contexte de métissage passe par l’éducation.

Selon lui, l’école doit sensibiliser sur ces sujets pour accorder à chacun la liberté de penser, et pas seulement de parler. Il ajoute que les politiques et les institutions ont également un devoir de réparation et de mémoire.

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