Amendements retirés au projet de loi C-21 : l’Alberta entre soulagement et méfiance

Chris Gubersky est copropriétaire de P&D Enterprises, un magasin de ventes d'armes à Edmonton. Il accueille favorablement le retrait des deux amendements, mais dit ne pas savoir ce qui va réellement changer et ce qui ne le sera pas dans le projet de loi C-21.
Photo : Radio-Canada / Travis McEwan/CBC
En Alberta, l’annonce du retrait par Ottawa vendredi de deux amendements controversés au projet de loi sur le contrôle des armes à feu a été accueillie par un « soupir de soulagement ». Le gouvernement provincial pense toutefois qu’il ne s’agit pas d’un renoncement, mais plutôt d’un recul pour revenir autrement à la charge.
Le fait qu’Ottawa a renoncé aux deux amendements au projet de loi C-21 constitue une bonne nouvelle tant dans la province qu’ailleurs au pays, comme l'affirme le ministre albertain de la Justice, Tyler Shandro, par voie de communiqué.
« Les propriétaires d'armes à feu partout au Canada ont poussé un soupir de soulagement lorsque les députés fédéraux ont choisi de retirer les amendements au projet de loi C-21 qui interdiraient des centaines de milliers de fusils de chasse et de carabines. »
Néanmoins, Tyler Shandro pense qu'Ottawa a l'intention de trouver d’autres moyens d'interdire les fusils de chasse et les carabines. Il appelle le public à maintenir la pression sur le gouvernement Trudeau pour que cela n’arrive pas.
Il semble de plus en plus clair que d'autres mesures devront être prises pour répondre à l'hostilité du gouvernement fédéral envers les chasseurs, les agriculteurs, les tireurs sportifs et les peuples autochtones
, affirme-t-il.
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Sentiment mitigé
Chris Gubersky est copropriétaire de P&D Enterprises, un magasin de ventes d'armes à Edmonton. Il accueille favorablement le retrait des amendements. Cette nouvelle semble être une bonne nouvelle, nous en sommes donc ravis.
Il souligne cependant que les personnes concernées par la question, notamment les propriétaires d'armes à feu, ne savent pas à quoi s'attendre, car elles ne savent pas ce qui va réellement changer et ce qui ne le sera pas dans le projet de loi C-21.
« Tout ce qui est annoncé par notre gouvernement est très confus. Il faut un diplôme en droit pour comprendre exactement ce qui sera changé ou omis. Nous n'avons pas d'information [à ce sujet]. »
Ottawa a écouté
les personnes concernées
Se prononçant sur les motifs du retrait des amendements en cause, Randy Boissonnault, ministre du Tourisme et député fédéral d’Edmonton, affirme que la seule bonne raison
est que le gouvernement libéral « a écouté clairement les chasseurs, les peuples autochtones et les citoyens possédant légalement des armes à feu » qui se sentaient lésés par les amendements proposés.
Ils nous ont demandé d’enlever les amendements pour qu’on puisse continuer [avec le projet de loi C-21], et c’est exactement ce que nous avons fait
, fait-il valoir. Je pense qu'on peut à présent [...] regarder les éléments des amendements d’une autre façon.
Pourquoi avoir lâché du lest, maintenant que le projet fait l’objet d’une controverse depuis qu’il a été rendu public? Il ne faut pas regarder dans le rétroviseur, il faut aller de l’avant, répond-il. « Quand on a un gouvernement qui est capable d’écouter [...] ça signifie qu’on est un gouvernement responsable. »
« Nous voulons veiller à trouver un équilibre entre respecter les victimes de la violence impliquant des armes à feu et l’importance d'écouter ce que les citoyens possédant des permis de possession d’armes à feu ont à nous dire. »
Le ministre Randy Boissonnault était interrogé à ce sujet en marge de son annonce, à Edmonton, d’un financement fédéral de 500 M$ pour verdir
les institutions fédérales situées en Alberta et en Saskatchewan, dans le cadre des objectifs d’émissions nettes zéro en 2050.