Les incendies brûlent plus violemment et plus rapidement, selon les pompiers

Les incendies brûlent plus violemment et plus rapidement, car les structures des bâtiments sont de plus en plus souvent construites avec des matériaux à base de pétrole et avec des matières synthétiques. (Photos d'archives)
Photo : Facebook/Michelle Mickey Leaman Leblanc
Les incendies qui frappent les parties structurelles d'un bâtiment brûlent plus rapidement et en dégageant plus de chaleur que jamais, car les édifices et leur contenu sont de plus en plus souvent construits à partir de produits synthétiques et à base de pétrole, selon les pompiers.
Erin Watson en sait quelque chose. La résidente de Hamilton a perdu sa maison dans un incendie qui a tout ravagé en quelques minutes le 17 janvier dernier.
Mme Watson était en train de préparer des muffins lorsque son chien de quatre ans a commencé à paniquer. Il lui frottait la jambe et gémissait en direction de la porte d'entrée en essayant de l'ouvrir avec sa tête.
Un détecteur de fumée s'est déclenché au rez-de-chaussée et Mme Watson a vu de la fumée monter les escaliers depuis le sous-sol. Elle a couru et a aperçu des flammes un peu partout.
« Le feu dégoulinait du plafond tout autour de moi. »
Je suis juste restée là, sous le choc. Le chien a commencé à s'énerver et à pleurer. Il m'a fait comprendre que je devais sortir
, se souvient-elle.
La fumée s'est épaissie, poursuit Mme Watson qui ne pouvait ni voir ni respirer. Mais son colley, Jack, l'a guidée dans les escaliers et l'a poussée hors de la maison.
« Nous avons couru avec le feu qui arrivait juste derrière nous. »
La rescapée raconte qu'il faisait si chaud que son vernis à ongles avait fondu sur ses orteils.
Son mari, John, l’a retrouvée peu de temps après. Mme Watson et son chien frissonnaient, couverts de suie, sous un ciel jaune grisâtre à cause de la fumée toxique. À ce moment-là, leur maison construite il y a 10 ans, qui abritait également une entreprise d'assurance dans un espace séparé, brûlait toujours.
« Vous pouviez juste sentir l’odeur brûlée du plastique et l’odeur chimique de tout. »
Les cheveux de Mme Watson et la queue de Jack ont été brûlés, mais ni la femme ni son chien n’ont été blessés. Durant l’incendie, les deux adolescentes d’Erin Watson étaient en sécurité à l'école.
John reconnaît que son épouse et leur chien ont été chanceux malgré le drame. Cela aurait pu se transformer en cauchemar instantanément parce qu'au lieu que tout le monde sorte, ça aurait pu être bien pire
, admet-il.
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De son côté, le chef des pompiers de Hamilton, Dave Cunliffe, a déclaré que cet incident illustre à quel point les incendies sont devenus violents et rapides. Les canapés, les tables, les chaises, la couverture. Cela pourrait être la table basse. Cela pourrait être le tapis. Ils brûlent plus violemment et dégagent beaucoup plus de fumée toxique
, explique-t-il.
Selon lui, auparavant, les incendies mettaient environ de sept à neuf minutes pour consumer une pièce. Désormais, le laps de temps pour se mettre en sécurité est réduit entre quatre et cinq minutes, parfois avec des conséquences dévastatrices.
Juste après Noël, à Hamilton, deux enfants de huit ans, leur mère et un autre adulte sont morts dans l'incendie d'une maison qui a pris naissance dans un canapé rembourré. La maison n'avait pas d'avertisseurs de fumée en état de marche et les pompiers n'ont pas pu les secourir à temps.
Le nombre d’incendies structurels – impliquant les parties structurelles d'un bâtiment – est en augmentation à Hamilton. En 2022, il y en a eu 323, un record en près de 10 ans selon les données de la Ville.
Dans la seule journée de lundi, les pompiers de Hamilton ont répondu à quatre incendies.
L'an dernier, l'Ontario a signalé 133 décès dus à des incendies structurels – du jamais vu en 20 ans, selon le Bureau du commissaire des incendies.
Les principales causes d'incendie n'ont pas changé, affirme la directrice des enquêtes du Bureau du commissaire des incendies de l'Ontario, Nancy Macdonald-Duncan. Selon elle, les casseroles laissées sur le feu sans surveillance et la cigarette sont en tête de liste.
En plus des matériaux plus inflammables, les aménagements à espaces ouverts signifient qu’il y a moins de murs pour ralentir la propagation du feu, poursuit Mme Macdonald-Duncan.
Les gens surestiment le temps qu'ils ont pour évacuer une maison quand il y a un incendie
, pense Mme Macdonald-Duncan. Elle ajoute que les gens ne prennent pas toujours les mesures [préventives] qu'ils devraient
.
Elle exhorte les familles à créer un plan d'évacuation et à s'assurer qu'il y a des avertisseurs de fumée fonctionnels dans toute la maison.
À Hamilton, l'année dernière, 51 % des incendies résidentiels se sont déclarés dans des maisons qui n'avaient pas de détecteur de fumée en état de marche.
Avec les informations de Samantha Beattie de CBC