•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le documentaire Jouvencelles : la vie hyperconnectée, mais isolée, des adolescentes

Trois jeunes filles sont couchées sur des coussins gonflables dans un lac.

Trois des protagonistes du documentaire « Jouvencelles » de Fanie Pelletier

Photo : Site Internet de Jouvencelles

Radio-Canada

Jouvencelles, le premier long métrage documentaire de Fanie Pelletier, prend l’affiche vendredi dans plusieurs salles montréalaises. À travers le regard de trois groupes d’adolescentes qui passent une grande partie de leur vie en ligne, la cinéaste brosse le portrait d’une jeunesse hyperconnectée, mais pourtant très isolée, en pertes de repères face à une société obsédée par l’image. 

C’est en découvrant l’ampleur du phénomène des vidéos en direct que Fanie Pelletier a d’abord eu l’idée du documentaire. Très populaire chez les jeunes, notamment sur TikTok, la tendance consiste à diffuser sa vie de tous les jours en direct, même lorsqu’il ne s’y passe à peu près rien. 

Soit les personnes ne font rien, soit elles répondent à des questions. Il y a des discussions, il y en a qui mettent leur talent artistique à profit, il y a vraiment de tout. Pour moi, c’est un laboratoire social incroyable, explique la cinéaste. 

Ça m’a troublée, ça m’a fascinée. Je voyais que c’était principalement des adolescentes et je me demandais pourquoi elles faisaient ça. Je me suis demandé comment aurait été mon adolescence si j’avais vécu là-dedans.

Désir d’affirmation et besoin d’appartenance 

Le documentaire oscille entre des images glanées sur Internet qui montrent des filles des quatre coins du monde dévoiler leur vie à qui le veut bien et des bribes du quotidien de trois groupes d’amies québécoises, dans la lentille de Fanie Pelletier. 

Je les suis dans leur intimité, dans leur amitié, dans leur vie réelle finalement, sur une longue période. On a pu approfondir et comprendre un peu plus avec elles ce qu’elles vivent et savoir leur introspection par rapport à tout ça.

L’adolescence est déjà une période difficile pour plusieurs personnes, mais la réalisatrice avance que c’est encore plus ardu aujourd’hui avec la pression supplémentaire des médias sociaux, qui pousse les jeunes à présenter deux versions de leur personne. 

La surconscience

Maintenant, il y a tellement de paramètres, c’est presque de la surconscience. Avant, on cherchait à savoir qui on était dans la vie, mais là les filles ont leur identité dans la vie et il y a ce qu’elles veulent montrer sur leurs plateformes, qui est très contrôlé. 

Parfois, cette deuxième personnalité est poussée très loin, avec des adolescentes qui modifient leur apparence du tout au tout grâce aux filtres et autres outils de manipulation visuelle. À travers ce désir superficiel du paraître se cache toutefois un profond désir d’affirmation et d’appartenance, selon Fanie Pelletier. 

C’est ça que je trouve fascinant avec elles, c’est qu’elles sont pleines de contradictions, et elles sont conscientes qu’elles sont pleines de contradictions. [...] C’est complexe et c’est ça que le film veut montrer.

Le documentaire Jouvencelles est présenté dès vendredi soir au Cinéma du Parc et à la Cinémathèque québécoise, où la réalisatrice sera sur place pour la première, et puis tous les jours jusqu’au 9 février. Il y aura également des projections spéciales au Cinéma Moderne et au Cinéma Public. Toutes les dates sont sur le site de Jouvencelles

Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par Annie Desrochers, animatrice de l'émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...