Agression sexuelle : Martin Brosseau écope de 21 mois à purger dans la collectivité

Martin Brosseau était de retour au palais de justice de Sherbrooke vendredi.
Photo : Radio-Canada / Titouan Bussiere
Martin Brosseau, cet homme jugé coupable de l'agression de Jordane Giguère, a reçu sa peine vendredi après-midi au palais de justice de Sherbrooke. Il devra purger une peine de 21 mois dans la collectivité suivie d'une probation de 2 ans, et effectuer 150 heures de service communautaire.
L'homme de 47 ans devra ainsi demeurer à domicile en tout temps au cours des 14 premiers mois. Il devra également respecter de nombreuses conditions, dont celle de verser 1000 $ au Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) en Estrie.
Lors du prononcé de la peine, Martin Brosseau est resté impassible et n'a pas lâché le juge des yeux. Ce dernier s'est rangé du côté de la recommandation de la défense, qui réclamait une peine à domicile. La procureure aux poursuites criminelles et pénales avait alors soutenu que cette peine serait inacceptable, puisqu'elle viendrait nuire à la confiance du public envers le système de justice pour une agression jugée grave. Elle réclamait pour sa part trois ans d'emprisonnement.
J'ai l'impression que le système de justice ne fait pas [sa part]
La victime de Martin Brosseau, Jordane Giguère, avait tenu à témoigner à visage découvert lors des observations sur la peine pour ainsi arrêter d'avoir honte et remettre la responsabilité à son agresseur
. Elle avait alors exprimé que son agression lui avait causé un choc post-traumatique et donné des idées suicidaires.
Vendredi, elle s'est dite bouleversée par la décision du juge.
« Je constate que j'ai fait ma part, puis je vais toujours être fière de moi pour l'avoir fait. Mais j'ai l'impression que le système de justice ne fait pas la sienne, puis que la sécurité des femmes, la vie des femmes ne vaut pas grand-chose quand je vois des peines comme ça. »
Mes prétentions lors des représentations sur la peine étaient que seule une peine d'emprisonnement ferme aurait le message de dénonciation et de dissuasion nécessaire, particulièrement lorsqu'on parle de gestes très intrusifs pour la victime. Ici, c'était une pénétration complète, pour une victime qui avait subi des conséquences importantes
, a quant à elle souligné la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Véronique Gingras-Gauthier.
La défense assure de son côté que ce type de peine peut être dissuasif.
Il faut que les gens comprennent qu’une peine de détention dans la collectivité, c'est vraiment une assignation à domicile. Le terrain n'est pas permis, on ne peut pas aller dehors, en profiter, c'est vraiment entre quatre murs. Puis il n’y a pas beaucoup d'exceptions, mis à part pour travailler ou pour aller à l'épicerie ou la pharmacie. Je pense que si les gens comprennent c'est quoi, et la surveillance de se faire réveiller à toute heure du jour et de la nuit par des téléphones pour s'assurer qu'on est là, à domicile, oui, c'est une peine qui est sévère puis qui peut dissuader les individus
, a avancé Me Kim Dingman.
Martin Brosseau a déjà indiqué vouloir porter sa cause en appel.
Avec les informations de Titouan Bussière
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