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Caraquet veut tenter de relancer à nouveau la construction navale

Lady Ester

Le Lady Esther a été construit au chantier de Bas-Caraquet.

Photo : Construction Navale Atlantique

La Ville de Caraquet veut contribuer à une nouvelle relance de la construction navale malgré les récents déboires de ce secteur d'activité.

Le maire Bernard Thériault affirme qu'il s'agit de reprendre le contrôle de l'initiative de la construction navale à Bas-Caraquet, qui a été très malmenée au cours des trois dernières années.

Le maire de Caraquet, Bernard Thériault, parle devant un groupe de personnes.

Le maire de Caraquet, Bernard Thériault, estime que la Municipalité peut contribuer à une relance de l'industrie navale. On le voit ici avec les conseillères Louise Blanchard et Kim Légère.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

L'entreprise Construction navale atlantique a déclaré faillite l'automne dernier, laissant derrière elle des dettes de plus de deux millions de dollars.

Le gouvernement provincial, de son côté, a vendu une grande bâtisse qui servait à la construction de bateaux à une compagnie à numéro administrée par la plupart des actionnaires de l'entreprise en faillite.

Le montant de la transaction : 400 000 $. Or, cette propriété est évaluée à un peu plus d'un million de dollars, selon le Registre corporatif du Nouveau-Brunswick.

Le bateau de Morgan Coombs en construction.

La cabine du bateau en construction pour le pêcheur Morgan Coombs dans la bâtisse qui était occupée par l'entreprise Construction navale atlantique au chantier de Bas-Caraquet.

Photo : Morgan Coombs

On ne peut pas revenir en arrière, souligne le maire Thériault. Le bâtiment ne nous appartient plus [au gouvernement], il est entre les mains du privé dans des circonstances un peu tristes pour beaucoup d'actionnaires et pour les gens de la communauté d'affaires.

« On a besoin de ce bâtiment-là pour que quelqu'un puisse y construire ou réparer des bateaux. »

— Une citation de  Bernard Thériault, maire de Caraquet

Ainsi, la Municipalité voudrait agir comme un intermédiaire pour permettre aux propriétaires de la bâtisse de la vendre à des entrepreneurs qui travaillent dans le domaine de la construction navale.

On veut juste voir, à partir de là, si on pourrait trouver des investisseurs qui auraient un intérêt à racheter ce bâtiment-là pour continuer la construction navale, explique-t-il.

Financement gouvernemental peu probable

Il reconnaît cependant qu'il pourrait s'avérer difficile pour de nouveaux investisseurs de compter sur des fonds publics. Il souligne que le gouvernement libéral de Brian Gallant et que le gouvernement fédéral ont investi une quinzaine de millions de dollars dans le chantier naval depuis 2010.

Les gouvernements vont-ils vouloir refinancer ça? se demande-t-il. J'en doute, parce que ç'a été déjà financé à outrance. C'est un bâtiment que les gouvernements provincial et fédéral ont payé, qui est dans les mains du privé et qui va être revendu. C'est difficile de demander aux gouvernements de le refinancer. C'est ça qu'on va aller voir, mais on n'est pas trop optimistes.

« Le travail de la Ville à ce moment-ci est peut-être d'identifier des acheteurs potentiels et de les faire rencontrer les propriétaires. »

— Une citation de  Bernard Thériault, maire de Caraquet

Le maire de Caraquet n'hésite pas à désigner l'industrie navale comme un des principaux dossiers sur lesquels la Municipalité va se pencher au cours des prochains mois.

Des actionnaires montrés du doigt

Depuis la faillite de Construction navale atlantique, les actionnaires, qui sont maintenant propriétaires de la bâtisse, ont refusé les demandes d'entrevue.

Le maire a pu leur parler. J'ai déjà rencontré ces gens-là, dit-il. J'ai eu des discussions avec eux. Ils sont aussi embarrassés que beaucoup d'autres. Ils sont montrés du doigt, justement ou injustement : ce n'est pas à moi de porter des jugements. Malgré les apparences, eux aussi sont des perdants dans cet exercice-là, du moins c'est ce qu'ils nous disent.

Bernard Thériault.

Bernard Thériault, maire de Caraquet, doute que le gouvernement provincial voudra refinancer un nouveau projet de chantier naval.

Photo : Radio-Canada / René Landry

Bernard Thériault souligne que ceux-ci ont investi de grosses sommes d'argent dans la construction navale.

Ils se retrouvent avec un bâtiment qui, je présume, leur permettra de récupérer une partie de l'investissement mais qui ne permettra pas aux créanciers de se renflouer, ajoute le maire. C'est assez compliqué.

Il n'a pas senti chez les propriétaires de la bâtisse une volonté de relancer l'industrie navale.

Quand ils ont déposé leur bilan, ils ont lancé la serviette, affirme-t-il. Ils ont estimé qu'ils avaient tout tenté pour se sortir de la situation dans laquelle ils se trouvaient, mais ils n'ont pas pu.

Le silence du député fédéral

Dans toute cette affaire, le député fédéral d'Acadie-Bathurst, Serge Cormier, est resté silencieux, du moins publiquement. Il a refusé toutes les demandes d'entrevue depuis la faillite de Construction navale atlantique.

Bernard Thériault met un bémol. Il est loin d'être silencieux là-dedans, assure-t-il.

Le député d'Acadie-Bathurst Serge Cormier en entrevue le 17 mai 2022.

Le député d'Acadie-Bathurst, Serge Cormier, refuse toutes les demandes d'entrevue au sujet du chantier naval de Bas-Caraquet.

Photo : Radio-Canada

Il mentionne que Serge Cormier prend part à des discussions pour réfléchir à la façon de relancer l'industrie navale.

Je discute avec le député fédéral sur cette question-là, explique le maire. C'est un dossier très sensible. Il y a des actionnaires, il y a une compagnie qui est en banqueroute et qui a laissé sur le pavé plusieurs fournisseurs et créanciers.

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