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L’improvisation pour réanimer le français oral

Des participants en improvisation.

La cafétéria est devenu le théâtre d'une partie d'improvisation à Cochrane.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

À la suite des nombreux confinements, une école élémentaire de Timmins, dans le nord de l’Ontario, ne se cache pas que le français oral spontané « a pris le bord ». L'idée est alors venue d'embaucher le comédien et animateur culturel Stef Paquette pour donner des ateliers d’improvisation en 7e et 8e année dans les écoles du conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières.

On croit vraiment que l’impro va donner une belle piste de construction identitaire en préparation pour le secondaire, jure Joëlle Renée Ethier, directrice adjointe à l'école catholique Anicet-Morin et instigatrice du projet.

Mme Éthier est convaincue que l’improvisation sera utile aux élèves dans la vie de tous les jours.

Une femme dans son bureau.

Joëlle-Renée Éthier a fait appel à son viel ami Stef Paquette pour inviter ses jeunes à se dégêner grâce à l'improvisation.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Quand tu vas dans une entrevue pour un emploi, c’est de l’impro que tu fais, ce n’est pas quelque chose que tu peux planifier, il faut que tu sois capable de bien t’adresser et bien parler. C'est vraiment une question pour leur futur.

Le choix de donner une formation d’improvisation spécifiquement aux élèves de 7 et 8e années était longuement réfléchi.

Comment souvent est-ce qu’on voit un groupe d’élèves qui attendent l’autobus, ils sont tous sur leurs [appareils] électroniques et ils ne se parlent pas, s’exclame Madame Éthier avec un peu de frustration.

Un homme donne un atelier.

Par l'humour, Stef Paquette a fait découvrir les notions de base de l'improvisation.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

En 7 et 8, c’est où on voit l’introduction des cellulaires. C’est vraiment là qu’on veut briser cette barrière-là. "Garde, tu peux communiquer avec quelqu’un, tu peux être drôle dans certaines situations et juste te sentir confortable à le faire."

Elle a partagé son idée de faire venir Stef Paquette dans son école avec le reste du conseil scolaire qui a accueilli le projet à bras ouverts.

Une génération d’improvisateurs perdue

Pendant la pandémie, le Conseil scolaire catholique du district des Grandes Rivières a tout fait pour faire vivre l’improvisation dans ses écoles, mais rien n’a fonctionné.

C’est quelque chose qui manque beaucoup depuis la pandémie. Les élèves étaient cachés derrière des masques, toute cette cette question-là d'expression humaine puis d'expression dramatique a un peu été perdue, raconte René Gaudreau, responsable des communications au Conseil scolaire du district des Grandes Rivières.

Un homme explique l'improvisation.

Stef Paquette montrait sur le projecteur une partie de la Ligue nationale d'improvisation, sous l'oeil de René Gaudreau.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Moi, j’ai fait des ateliers d’impro virtuels ce qui est assez absurde, juste à le dire. Ensuite de retourner dans les écoles, mais tout le monde a des masques. Ça ne fonctionne pas pour le jeu d’improvisation parce que là tu n’as pas les expressions faciales, et cetera, et cetera, se souvient Stef Paquette.

[Il y a des jeunes pendant 2 ou 3 ans] qui n’ont jamais connu l’impro à cause de la pandémie. On est en train de vraiment rebâtir, recommencer à la source, prendre nos élèves les plus jeunes, en 7 et 8, pour vraiment bâtir une genre de ligue là qui va se développer au secondaire, note René Gaudreau.

On va continuer à pouvoir faire des tournois, des activités, vraiment rapporter de la vie au niveau de l’impro dans nos écoles, ajoute-t-il.

Premier arrêt : Cochrane

Jeudi, Stef Paquette a bravé la tempête et le froid extrême pour donner le premier atelier de sa tournée à l’école catholique Nouveau-Regard, à Cochrane.

Toutes les classes de 7 et 8e années étaient rassemblées dans la cafétéria afin de l'entendre expliquer les notions de l’improvisation.

Des élèves dans une classe.

Une quarantaine d'élèves de Cochrane ont passé l'avant-midi à écouter Stef Paquette expliquer l'improvisation.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

En après-midi, les élèves les plus intéressés étaient invités à rester afin de former l’équipe d’improvisation de l’école qui sera menée par l’enseignante d’arts Lorianne Ratté.

Je me lance là-dedans, dit celle qui a déjà dirigé une équipe au secondaire. J'ai des jeunes bien motivés en 7- 8.

L’école catholique Nouveau-Regard était sans équipe d’improvisation depuis près de 10 ans.

C'est vraiment le fun qu’on soit en train de bâtir de la relève qui va ensuite monter au secondaire et qui va peut-être même donner le goût de l'impro même aux plus jeunes, philosophe Mme Ratté.

Arianne Emond avait les oreilles grandes ouvertes pour écouter les conseils de celui qui a notamment fait ses armes sur scène comme auteur-compositeur-interprète.

Chaque fois qu’elle en avait la chance, elle se jetait sur la patinoire pour jouer sous l’approbation des rires de Stef Paquette.

Il n’était pas rare qu’il arrête une improvisation pour l’inviter à parler à la foule ou encore à jouer au centre de la patinoire. Des interactions qui ont particulièrement plu à l’étudiante.

À chaque fois quelqu’un faisait une erreur, il essayait de nous montrer comment on peut améliorer, souligne Arianne Emond qui a la piqûre de l’improvisation.

Une jeune femme donne des conseils.

Arianne Émond menait son équipe dans le caucus.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

J’étais déjà supposé être sur l’équipe d’improvisation, mais ça m’a vraiment poussé à dire "oui je veux être sur cette équipe-là."

Stef Paquette espère que sa présence dans les écoles nord-ontariennes poussera d’autres élèves à faire le saut dans leur équipe respective d’improvisation.

Sa tournée se poursuit jusqu’au 28 février avec des arrêts prévus à Timmins, Foleyet, Gogama, Iroquois Falls, Ramore, New Liskeard, Kirkland Lake, Kapuskasing et Hearst.

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