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Les mille vies de la comédienne Schelby Jean-Baptiste

Portrait de l'artiste. Elle sourit à la caméra.

En parallèle de ses engagements de comédienne, Schelby Jean-Baptiste est aussi l'une des porte-parole du Mois de l'histoire des Noirs.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Dix ans après avoir été découverte par le grand public dans Trauma, l’actrice Schelby Jean-Baptiste multiplie aujourd’hui les projets à un rythme effréné. Ces jours-ci, elle ajoute à son agenda le rôle de porte-parole du Mois de l’histoire des Noirs, aux côtés de Tristan D. Lalla.

J’ai toujours été une petite fille rêveuse et ambitieuse, raconte celle qu’on a vu dans Fragments, Scratch et La faille. On sait quand on arrive sur Terre, mais on ne sait pas quand on part. Ça a toujours été très clair pour moi que j’allais utiliser ce moment pour vivre mon plein potentiel.

L’année 2022 a été particulièrement faste pour la jeune comédienne. Elle a mis la main sur le prix Gémeaux de la relève, en plus de remporter le trophée de la meilleure émission originale produite pour les médias numériques, catégorie magazine, pour Pa t’mentir.

« J’ai très confiance en moi, mais en même temps, je m’entoure de personnes qui m’aident à être moi-même, et ça, je pense que c’est une clé. »

— Une citation de  Schelby Jean-Baptiste
Deux femmes et un homme posent.

Keithy Antoine, Schelby Jean-Baptiste et Irdens Exantus animent le magazine d'actualité «Pa t'mentir».

Photo : Radio-Canada

Vivre à travers ses rôles

Déterminée à poursuivre sur sa lancée, Schelby Jean-Baptiste travaille avec Keithy Antoine et Irdens Exantus sur la deuxième saison de l'émission Pa t’mentir.

Elle reviendra aussi à l’écran en mars pour le second tour de piste de la série Je voudrais qu’on m’efface, ainsi que dans l’essai documentaire Cette maison, un long métrage remarqué à l’international qui prendra l’affiche le 10 février au Québec.

Dans ce dernier, elle incarne la cousine de la réalisatrice Miryam Charles, assassinée en 2008 à Bridgeport, aux États-Unis, à l’âge de 14 ans. Le film imagine de façon créative et poétique les répercussions de ce crime non résolu, qui a d’abord été déguisé en suicide.

L'actrice est à table dans un décors d'époque.

Schelby Jean-Baptiste incarne Tessa dans le film «Cette maison» de Miryam Charles.

Photo : La Distributrice de Films

Un rôle difficile, comme plusieurs autres des personnages interprétés par l’actrice au cours de sa jeune carrière. Elle explique ne choisir que des projets qui nourrissent son âme; ceux qui lui permettent d’explorer des facettes de l'existence humaine qu’elle ne pourrait vivre autrement.

Ça me permet d’avoir plus d’humanité, plus de compréhension, une plus grande ouverture, plus de tolérance pour le monde dans lequel on vit, énumère-t-elle. Et je me dis que si je me rends à 92 ans, je serai en mesure de me dire que j’ai eu plusieurs vies.

Trouver sa place

Malgré son impressionnante fougue, grimper les marches de l’industrie du spectacle québécois n’a pas été de tout repos pour Schelby Jean-Baptiste. Elle évoque notamment le fait de ne pas avoir eu de modèle à l’écran.

Au début de sa carrière, la comédienne pensait même devoir s’expatrier au sud de la frontière pour décrocher des rôles intéressants.

« Des femmes afrodescendantes à la peau foncée, c’est aux États-Unis que tu vois ça. »

— Une citation de  Schelby Jean-Baptiste

De beaux rôles de composition, des Viola Davis, des Taraji P. Henson, ce n’est pas ici que je voyais ce type de rôle là. Non seulement qui crèvent l’écran, mais aussi qui portent une histoire. Dans ma tête, il fallait que je joue en anglais, définitivement.

Une femme au regard attentif.

Schelby Jean-Baptiste dans le rôle de Louise dans «Je voudrais qu'on m'efface».

Photo : Babel Films

Aujourd’hui, elle estime que l’industrie télévisuelle québécoise a progressé sur la question de la représentation, mais qu’il est toujours difficile pour plusieurs femmes noires de trouver leur place à l’écran. Elle évoque notamment le phénomène du colorisme, soit la discrimination envers les personnes à la peau plus foncée au sein d’un même groupe racial.

Entre célébration et dénonciation

En février, Schelby Jean-Baptiste a accepté un rôle qui n’est ni à la télévision, ni au cinéma, ni au théâtre : celui de porte-parole du Mois de l’histoire des Noirs. Il s’agit d’une responsabilité qu’elle entrevoit avec humilité, signalant d’emblée qu’elle n’a pas envie d’imposer sa vision à quiconque au sein des communautés noires.

Il y a une partie de l’histoire qui a été effacée, il y a une partie de l’histoire qui a été oubliée, estime la comédienne. On parle des injustices, et je trouve que c’est important aussi de célébrer les belles choses qui se passent.

« Je pense que c’est un beau mois pour prendre le temps de s’asseoir et de s’éduquer sur la contribution des personnes afrodescendantes au Canada et au Québec. »

— Une citation de  Schelby Jean-Baptiste

Il y a quelques semaines, Schelby Jean-Baptiste a aussi profité d’une grande tribune pour sensibiliser le Québec à la question du profilage racial, en livrant avec Anglesh Major et Patrick Huard un sketch cinglant au Bye bye 2022.

Celui-ci présentait Google Black, une fausse application permettant aux personnes noires de calculer la durée de leur trajet en automobile en fonction d'un nombre impressionnant d'arrestations hasardeuses.

Oui, on jouait, mais on ne jouait pas tant, laisse tomber Schelby Jean-Baptiste. On incarne ces personnages-là, mais c’est une réalité.

Ce texte a été écrit à partir d’une entrevue de Pénélope McQuade, animatrice de l’émission Pénélope.

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