Éoliennes : le ton monte d’un cran dans la péninsule de Port-au-Port

Des manifestants dans la péninsule de Port-au-Port, dans l'ouest de Terre-Neuve, veulent bloquer la construction d'éoliennes dans leur région.
Photo : CBC/Troy Turner
Le ton monte d’un cran dans la péninsule de Port-au-Port, dans l’ouest de Terre-Neuve, où la GRC enquête sur un incident de vandalisme touchant le promoteur du projet controversé d’éoliennes World Energy GH2.
Trois véhicules lourds appartenant à World Energy GH2 ont été endommagés mardi, selon la police. Dans un communiqué, l'entreprise affirme qu’un véhicule tout-terrain a aussi été volé.
L’incident survient au même moment où un petit groupe de manifestants, le Environmental Transparency Committee, bloque l’accès à un chantier de construction près de Piccadilly, dans le nord-est de la péninsule.
World Energy a construit des tours météorologiques à plusieurs endroits dans la péninsule dans le cadre d’une évaluation environnementale de son projet, qui vise à construire 164 éoliennes dans la péninsule. Le parc éolien, qui alimenterait une usine d’hydrogène et d’ammoniac à Stephenville, transformerait aussi le paysage de la petite péninsule de 4500 résidents.
Les manifestants, tout comme les membres du conseil du district des services locaux (DSL) de La Grand’Terre, craignent l’impact de la construction des turbines et de plusieurs dizaines de kilomètres de routes d’accès sur l’environnement et les cours d’eau.
Selon World Energy, une barrière illégale
a été installée sur une route d'accès il y a presque trois semaines.
Nous sommes également très préoccupés par l'agression dont font l'objet nos entrepreneurs et leurs employés
, poursuit la compagnie, sans donner plus de détails. World Energy affirme que les manifestants tentent de bloquer le progrès et la prospérité de la côte ouest de Terre-Neuve
.
Vendredi, Radio-Canada a contacté Nadine Tallack, une membre de l'Environmental Transparency Committee, qui n'a pas voulu commenter les allégations de World Energy, en notant que l’incident fait l’objet d’une enquête de la GRC .
Quels impacts sur les cours d'eau?
Sheila Hinks, une des protestataires, croit que la construction de premières routes d’accès a contaminé le ruisseau LeCointre, l’une des seules sources d’eau potable à La Grand’Terre, une communauté d’environ 300 personnes.
Si World Energy a installé des clôtures anti-érosion afin de contrôler les sédiments autour des chantiers et d'éviter qu'ils coulent dans les cours d'eau, ces mesures n'ont pas été très efficaces, estime-t-elle.
On a peur. On ne veut pas perdre notre approvisionnement en eau. On ne veut pas perdre nos terres
, a-t-elle affirmé, jeudi, au micro de CBC . Elle ajoute que la compagnie a perdu la confiance de la population et refuse de répondre à ses questions.
World Energy dénonce le vandalisme
World Energy balaie les critiques. La compagnie souligne que son projet a le soutien de plusieurs chefs autochtones et dit avoir rencontré le conseil du DSL de La Grand’Terre pour essayer d’arriver à une solution.
Nous avons engagé deux firmes d'ingénieurs et avons proposé [au DSL] de l'aider à trouver des solutions pour résoudre de manière adéquate et permanente les problèmes d'eau de la communauté
, écrit la compagnie dans une déclaration. Jusqu’à maintenant, le DSL n'a pas exprimé d'intérêt pour cette offre.