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Grèves dans les universités en Atlantique : salaire et stabilité parmi les causes

Sept personnes brandissent des pancartes syndicales.

Un piquet de grève devant la Faculté d'éducation de l'Université Memorial le 30 janvier 2023. Des professeurs de l'Université du Cap-Breton font aussi la grève.

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Radio-Canada

Plusieurs facteurs conjoncturels et structurels expliquent les grèves déclenchées récemment par les professeurs de l'Université Memorial, à Terre-Neuve-et-Labrador, et ceux de l'Université du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, selon le trésorier de l'Association canadienne des professeurs d'université, Yalla Sangaré.

Les professeurs de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard pourraient aussi voter une motion de grève dès la semaine prochaine.

Les syndiqués de ces trois universités réclament notamment de meilleurs salaires et plus de stabilité d'emploi.

Comme facteurs conjoncturels, je crois que vu ce qui passe en Ukraine et avec l’inflation, les gens ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder. Donc, il y a certainement des demandes de ce côté-là. Je pense aussi qu’avec ce qui s’est passé à l’Université Laurentienne, les associations de profs se sont réveillées et ont dit peut-être qu’il faut qu’on fasse attention à ce qui se passe, explique Yalla Sangaré au cours d’une entrevue accordée à l’émission Le réveil Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, d’ICI Acadie.

Yalla Sangaré.

Yalla Sangaré est directeur du Département des sciences administratives ainsi que professeur agrégé de finance, management stratégique et commerce international à l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse.

Photo : Gracieuseté/Yalla Sangaré

L’Université Laurentienne, en Ontario, est passée par un processus de restructuration sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, qui a pris fin en novembre. C’était la première université publique au pays à se mettre à l’abri de ses créanciers. Elle a aboli des dizaines de programmes et licencié une centaine de professeurs et d’autres employés.

Les conflits de travail dans les universités en Atlantique sont aussi causés par des facteurs locaux propres à chacune d’entre elles, ainsi que par des facteurs structurels, poursuit Yalla Sangaré.

Il y a des facteurs structurels : peut-être que les universités sont devenues plus complexes. Il y a des enjeux de liberté d'enseignement, de propriété intellectuelle, estime M. Sangaré.

Des enseignants en quête de collégialité

Les professeurs des trois universités en Atlantique s'inquiètent aussi pour la gestion de leur établissement respectif. Ceux de l’Université Memorial, notamment, veulent avoir leur mot à dire au moment de la prise de décisions importantes pour l'institution.

Une demi-douzaine de personnes marchent le long d'une rue en tenant des pancartes syndicales.

Une partie des professeurs de l'Université du Cap-Breton font la grève.

Photo : CBC / Erin Pottie

Les profs n’ont pas de représentant sur ce qui serait un peu l’équivalent du conseil des gouverneurs, qui prend les décisions stratégiques pour l’université. [...] Je crois qu’à Memorial ils veulent aussi que la collégialité soit dans la convention collective. Évidemment, les gestionnaires sont souvent réticents à ça. Ils parlent d’un droit de gestion, mais je ne pense pas que les profs veulent gérer l’université. Ils veulent plus de collégialité, précise M. Sangaré.

Le trésorier de l'Association canadienne des professeurs d'université fait confiance à ces institutions et à leurs professeurs pour régler les grèves en cours.

Les universités ont toujours été des lieux de débats, d’échanges et de frictions. C’est bien pour ces institutions-là. Je suis optimiste. Oui, il y a eu des frictions, mais je demeure optimiste quant à l’avenir des universités et aux conflits en cours, conclut Yalla Sangaré.

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