Elle poursuit l’Alberta pour pouvoir continuer à s’injecter chez elle un opioïde prescrit

Ophelia Black suit un traitement à un opioïde très puissant pour traiter un trouble grave de la dépendance aux opioïdes.
Photo : Radio-Canada / Judy Aldous
La Calgarienne Ophelia Black poursuit le gouvernement provincial, car elle veut continuer à utiliser chez elle un opioïde très puissant qui lui a évité, selon elle, une surdose de drogues de rue.
La plaignante souffre d’une dépendance sévère aux opioïdes et dit qu’elle a pu la contrôler grâce aux injections d’hydromorphone.
L'hydromorphone est utilisé au Canada pour traiter ce type de dépendance, depuis 2019.
Pendant deux ans, la jeune femme de 21 ans a pu s’injecter, trois fois par jour dans son logement, la version médicamenteuse de l’hydromorphone, grâce à une ordonnance du médecin.
Or en octobre dernier, la province a changé son programme de traitement de substitution pour que les toxicomanes ne soient plus autorisés à prendre chez eux les versions médicamenteuses de puissants narcotiques : l’hydromorphone, le fentanyl et la diacétylmorphine.
Un opioïde très puissant ne peut être donné directement à un patient si l'ordonnance indique que c'est pour une dépendance aux opioïdes
, précise le document provincial.
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Les personnes qui avaient la possibilité d'obtenir directement un opioïde grâce à une ordonnance de leur médecin traitant devront se rendre dans une clinique du centre-ville, où l’injection sera supervisée.
Ophelia Black risque d’abandonner le traitement et retourner à la consommation d'opioïdes de rue, ce qui augmentera sa probabilité de mourir d'une surdose ou de subir d'autres graves problèmes de santé
, affirme son avocat, Avnish Nanda, dans la déclaration de la poursuite.
La déclaration explique que le changement ne sera pas pratique pour la plaignante, car les aller-retour à la clinique lui prendront six heures par jour.
Ophélia Black se déplace en transports en commun et habite loin du centre-ville.
Limiter l'accessibilité aux opioïdes
La province écrit dans un courriel que le changement au programme de substitution vise à préserver la sécurité de la communauté.
La crise de l'OxyContin au début des années 2000 a clairement démontré que lorsque des opioïdes à haut risque sont accessibles, les taux de dépendance aux opioïdes augmentent
, écrit Colin Aitchison du ministère de la Santé mentale et des Dépendances.
Il ajoute toutefois qu’il y a des exceptions. Un petit nombre de clients pourraient ne pas être en mesure de répondre aux nouvelles exigences du programme
.
Maître Nanda dit que le gouvernement n’a pas précisé si sa cliente pouvait obtenir une exemption et tant que cela n’arrivera pas, nous poursuivrons notre action en justice
.
Avec des information de Judy Aldous