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Travailleurs étrangers : des entreprises locales paient les frais des entreprises montréalaises

Un homme sourit à la caméra en compagnie d'un travailleur étranger.

David Guilbert, propriétaire de LTR Location, est concurrencé par les entreprises montréalaises qui recrutent sa main-d'oeuvre spécialisée étrangère dans laquelle il investit des sommes importantes.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Roberge

Radio-Canada

Le propriétaire d'une entreprise trifluvienne peine à garder les travailleurs étrangers qu'il a embauchés. C'est que des entreprises montréalaises profitent d'une brèche dans la loi pour les recruter, ce qui est très coûteux pour l’entreprise de Trois-Rivières.

De la centaine d’employés de LTR Location, une vingtaine sont originaires des Philippines. Une main-d’œuvre précieuse, recrutée non sans effort par David Guilbert.

On a commencé ça il y a quatre ans. On était quand même précurseur là-dedans. Chacun des travailleurs coûte en moyenne 20 000 $ à faire venir. Le processus prend un an à un an et demi, témoigne-t-il.

Rolan Garcia a emménagé à Trois-Rivières en octobre 2019. Chaque semaine j’ai un cours de français deux ou une heure, dit-il.

L’entreprise paie les leçons pour faciliter l’intégration des travailleurs étrangers et augmenter les probabilités qu’ils obtiennent leur citoyenneté canadienne. Ainsi, leur embauche permanente pourrait devenir permanente, un atout pour LTR Location.

Ces travailleurs sont liés par contrat. Toutefois, durant la pandémie, Ottawa a assoupli ses règles pour permettre à ceux qui n’avaient plus suffisamment de travail de rompre leurs obligations contractuelles.

Ces assouplissements, maintenant que le travail a repris et que la pénurie de main-d’œuvre est criante, font mal aux entrepreneurs. David Guilbert vient de perdre six employés : ils ont tous été courtisés par des entreprises montréalaises.

Ça nous crée un énorme trou dans notre bassin de main-d’œuvre. [Ils] sont quand même difficiles à remplacer parce que ce sont des électromécaniciens, une [main-d’œuvre] très spécialisée, regrette-t-il.

L’entrepreneur demande au gouvernement fédéral de resserrer les règles pour protéger les entreprises comme la sienne.

On adopte des politiques sans mesurer les conséquences de ces politiques-là. J’ai vu des cas l’année dernière ou ce sont des travailleurs qui allaient au même endroit depuis 10-15 ans, et tout d’un coup disparaissent pour aller ailleurs. Ça remet en cause la production et la rentabilité des entreprises, explique Yves Perron, député du Bloc québécois dans Berthier–Maskinongé.

Ce dernier fait aussi allusion au secteur agricole, qui subit des conséquences financières lorsque les travailleurs quittent leur emploi sans crier gare, une réalité qui a été observée à plusieurs reprises.

Le Bloc québécois souhaite proposer une réforme des règles entourant les travailleurs étrangers sans toutefois les forcer à rester dans un emploi contre leur volonté s’ils ne sont plus heureux dans leur milieu de travail.

D’après le reportage de Jonathan Roberge

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