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Bécancour–Saurel–Odanak : une « blague », dit la mairesse de Nicolet

Une carte de la future circonscription Bécancour-Saurel-Odanak.

La décision de renommer la circonscription Bécancour-Nicolet-Saurel, qui supprimera Nicolet et ajoutera Odanak, est critiquée par les gens de la région, qui déplore une déconnexion avec le milieu.

Photo : Redécoupage Circonscriptions fédérales

Radio-Canada

L’organisme Redécoupage Circonscriptions fédérales, qui est chargé de redéfinir les limites et les noms des circonscriptions fédérales, a déposé un rapport dans lequel on apprend que la circonscription Bécancour–Nicolet–Saurel deviendra Bécancour–Saurel–Odanak. Exit « Nicolet ».

Je pensais qu’on me faisait une blague… tellement c’est ridicule de [retirer] un nom, de [retirer] une MRC d’une ville qui célébrait quand même ses 350 ans, mais finalement j’ai su que c’était réel, a d’emblée réagi la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois, aussi préfète de la MRC de Nicolet.

Dès le départ, la commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour la province de Québec souhaitait que la carte électorale fédérale témoigne de la présence de toutes les nations autochtones reconnues au Québec, peut-on lire dans son rapport déposé jeudi.

La Commission propose ainsi le nom de Bécancour–Saurel–Odanak, en plus d’ajouter les municipalités de Leclercville, de Val-Alain (MRC de Lotbinière) et de Villeroy (MRC de l’Érable) afin de combler une baisse de population observée dans cette circonscription au fil des années.

La communauté abénakise Odanak n’a d’ailleurs pas été consultée de façon formelle par la Commission, selon les dires de Jacques T. Watso, conseiller au Conseil des Abénakis d’Odanak, surpris d'apprendre le changement de nom jeudi. Il salue tout de même l'initiative d'inclure de nations autochtones dans les toponymes des circonscriptions.

Ce dernier a été joint par le député Plamondon avant les Fêtes, auprès duquel il a soumis l’idée d’ajouter le mot aln8nbak au lieu d'Odanak. Aln8nbak signifie les êtres humains en langue abénakise. M. Watso soutient que ce mot rassemble les deux communautés autochtones.

Il se questionne à savoir pourquoi la communauté de Wôlinak a été écartée du nouveau nom proposé, alors qu'elle fait partie de la circonscription fédérale.

Je comprends le principe d’inclure nos communautés autochtones. Elles font partie du territoire. C’est intéressant qu’elles soient là. C’est même important, mais pas nécessairement au détriment de retirer un autre nom, a assuré Geneviève Dubois, qui se dit surprise et déçue de cette décision de la Commission.

« C’est un manque de considération pour une grande partie de la circonscription. »

— Une citation de  Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet et préfète de la MRC de Nicolet

Elle ajoute que la décision témoigne d’une déconnexion par rapport au territoire et d’une méconnaissance de ce territoire. La première magistrate de Nicolet croit également que les Autochtones auraient dû être consultés.

Plamondon va contester

Surpris, le député de Bécancour–Nicolet–Saurel Louis Plamondon garantit qu’il va se battre pour que le nouveau nom de la circonscription représente bien les communautés qui la composent.

C’est insultant pour Wôlinak. Ils n’ont pas compris qu’il y avait deux communautés abénakises dans mon comté, se fait-il critique avant d’ajouter que la MRC de Nicolet est connue, très culturelle, très agricole.

« J’avais tellement travaillé pour avoir ce nom-là dans le sens que ça représente la MRC de Bécancour, la MRC de Nicolet et la MRC de [Pierre-de-Saurel], le nom des trois MRC de toutes mes régions étaient dans le nom. »

— Une citation de  Louis Plamondon, député de Bécancour–Nicolet–Saurel

Il dit avoir 30 jours pour contester cette décision, ce qu’il compte faire. Je vais déposer un projet de loi privé pour avoir [le bon nom], lance-t-il. La date butoir pour montrer son désaccord est le 3 mars.

Ces commissaires-là, ils ont dû se dire : "Ouais le nom est trop long. On va couper le milieu", maugrée-t-il en se désolant qu’on ajoute aussi des paroisses qui sont à deux heures et demie de route de sa résidence. Il fait ici référence aux municipalités de Leclercville, de Val-Alain et de Villeroy.

Avec les informations de Raphaël Brouillette et de Marc-Antoine Bélanger

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