À Shediac, des citoyens ne sont pas convaincus par un projet d’ensemble résidentiel
Un promoteur veut bâtir deux immeubles qui compteront au total 150 logements.
À Shediac, un promoteur veut bâtir deux immeubles qui compteront au total 150 logements.
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
Des résidents de Shediac au Nouveau-Brunswick résistent à un projet de complexe résidentiel dans leur quartier. Un promoteur souhaite bâtir deux immeubles, qui compteront au total 150 logements.
Le promoteur, Tony Gallant, a fait des demandes de dérogation à la Ville de Shediac afin de mettre le projet en marche, et plusieurs de ses requêtes ont été acceptées.
Il demande la permission d’ériger deux bâtiments multifamiliaux sur le même terrain. Cette demande sera examinée le 13 février par Plan360, le service de planification de la Commission de services régionaux du Sud-Est.
Si les autorisations souhaitées par M. Gallant sont obtenues et s’il reçoit les permis nécessaires, Shediac verra apparaître sur le chemin Cornwall deux nouveaux immeubles de cinq étages, avec 75 appartements chacun.
Des résidents du quartier, qui habitent des maisons unifamiliales, ne voient pas d’un bon œil la construction de ces grands bâtiments.
On n'a rien contre une construction quelconque, mais à l'échelle où elle est proposée, ça n'a absolument aucun sens
, déclare l’un de ces citoyens, Jacques Boudreau.
« Il devrait y avoir un certain sens d'urbanisme qui s'intègre dans cet arrondissement, et non pas qui s'impose. »
La circulation dans le secteur sera complètement transformée, anticipe M. Boudreau. Il y a 150 unités de logement. Il y a peut-être 300, 400 personnes qui habitent sur la rue Cornwall, dit-il. On ajoute sur un seul et unique terrain le même nombre d'unités de logement, donc de personnes et de voitures. Dans une rue qui est déjà étroite, on double la circulation sur le tiers, sans trottoir d'un côté ou de l'autre.
La taille du projet fait en sorte qu'on détruit un peu l'essence de la communauté qui vit sur la rue Cornwall, où tout le monde se connaît. Quand on a besoin de quelque chose ou qu'une personne part en vacances, l'autre surveille la maison. Il y a un sens de la communauté qui est à risque d'être perdu
, soutient-il par ailleurs.
Une autre résidente de Shediac, Christina Metcalf, s'inquiète de la taille des immeubles et des impacts environnementaux possibles. C'est un énorme projet et on devrait faire preuve de davantage de prudence
, dit-elle.
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Les futurs immeubles seraient bordés par une zone inscrite sur la liste des milieux humides d'importance provinciale. Les réglementations et directives actuelles restreignent fortement les activités autorisées à moins de 30 mètres d'une zone humide d'importance provinciale
, a indiqué le ministère de l’Environnement du Nouveau-Brunswick dans des commentaires remis à la Ville.
Les édifices envisagés n’empièteront pas sur cette zone tampon de 30 mètres, qui est destinée à protéger les milieux humides. Les résidents craignent néanmoins que l’environnement soit mis en péril pendant la construction.
Selon notre compréhension des choses, ce serait impossible de construire sans toucher à la zone tampon avec l'équipement qu'il faut, affirme Jacques Boudreau. C'est une zone humide protégée. On a contacté le ministère de l'Environnement, l’Association du bassin versant de [la baie de] Shediac, et ils nous encouragent [à] voir à ce que les normes soient suivies, autant que possible.
Le promoteur Tony Gallant estime que la construction pourrait commencer dans trois mois.
D'après le reportage de Pascal Raiche-Nogue