•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

« Dégueulasse » : l’affaire Robert Miller fait réagir la classe politique

François Bonnardel s'adresse aux journalistes.

Le ministre de la Sécurité publique du Québec, François Bonnardel, a dit s'attendre à des explications du SPVM.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

L’affaire Robert Miller, ce milliardaire montréalais qui aurait mis en place un réseau d’exploitation sexuelle de mineures selon une enquête de Radio-Canada diffusée jeudi matin, a suscité plusieurs réactions au sein de la classe politique québécoise.

Fondateur de Future Electronics, une compagnie de distribution de composants électroniques, Robert Miller a mis sur pied un véritable système de recrutement de jeunes filles – parfois aussi jeunes que 14 ans – pour son usage sexuel exclusif, révèle un reportage de l'équipe de l'émission Enquête.

Le milliardaire a payé plusieurs adolescentes en échange de relations sexuelles, entre 1994 et 2006. L’homme d’affaires a déjà fait l’objet d’une enquête du SPVM, mais aucune accusation n’a été portée contre lui.

Les journalistes de l'émission Enquête ont recueilli les témoignages d’une dizaine de femmes; six d’entre elles affirment avoir eu des relations sexuelles avec Robert Miller, surnommé « Bob Adams ». L’avocat de l’homme d’affaires, aujourd’hui âgé de 79 ans et souffrant de la maladie de Parkinson, a vigoureusement contesté ces allégations.

Les témoignages sont à glacer le sang, a réagi le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, lors d’un point de presse.

M. Nadeau-Dubois lors d'un point de presse.

Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois

Photo : Radio-Canada

L’un des éléments les plus troublants de l’enquête est le fait qu’un avocat retenu par M. Miller a assisté à des rencontres entre des agents du SPVM et des victimes présumées, alors qu’une investigation avait été lancée en 2009. La police a finalement mis fin à son enquête en 2010 et aucune accusation n’a été déposée.

Québec s'attend à des explications du SPVM

Si ça se confirme, qu’un avocat de M. Miller était présent lors de la rencontre entre les policiers et les victimes présumées, on a un très, très, très gros problème. Ce n’est pas censé se passer comme ça au Québec, a ajouté le co-porte-parole de QS.

Moi, je m’attends très rapidement à des explications de la part du SPVM, a-t-il ajouté en appelant le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, à intervenir.

À l’Assemblée nationale, le ministre Bonnardel a lui aussi réagi à cette affaire, la qualifiant de dégueulasse et appelant les victimes présumées à avoir confiance dans le système.

Je trouve ça dégueulasse. J’invite toutes les femmes qui pourraient avoir subi des actes répréhensibles de la part de cet homme, ou autres, d’avoir confiance, a-t-il dit. Nous avons mis en place des tribunaux spécialisés [...], nous avons des équipes spécialisées dans les corps de police qui ont été formées pour recevoir ces femmes. On souhaite qu’elles le fassent.

La députée solidaire Ruba Ghazal s’est elle aussi indignée de cette affaire, décrivant Robert Miller comme le Jeffrey Epstein québécois. Imaginez comment [ces femmes] devaient se sentir alors qu’elles témoignaient devant la police en présence de l’avocat de M. Miller, a dit Mme Ghazal. Quel message ça envoie aux jeunes femmes aujourd’hui qui veulent dénoncer? Il faut qu’il y ait une enquête sur le travail de la police.

Isabelle Richer reçoit Danièle Roy, avocate-criminaliste

En entrevue à l'émission Isabelle Richer, à ICI RDI, l'avocate-criminaliste Danièle Roy a affirmé que les policiers auraient dû refuser la présence de l’avocat lors de leur rencontre avec une victime présumée. Je vois mal comment ça a pu se faire, dit-elle.

En assistant à cet interrogatoire, l’avocat ne pourra plus représenter cette personne, puisqu’il devient un témoin de ce qui s’est passé. Donc, non, ce n’est pas possible, affirme Me Roy, tout en se disant horrifiée.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...