Une hausse des tarifs d’électricité limitée à 3 % réclamée pour les entreprises

La hausse des tarifs d'électricité pourrait avoir un impact sur la santé financière des PME et des municipalités.
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La Fédération des chambres de commerce du Québec et l’Union des municipalités du Québec revendiquent l’élargissement de la limitation des hausses de tarifs à 3 % aux entreprises, aux commerces et aux institutions, plutôt que seulement aux particuliers comme le prévoit la mouture actuelle du projet de loi 2.
Les PME d'avoir été retirés du projet de loi du gouvernement du Québec visant à limiter la hausse des tarifs d’électricité à 3 % l’an prochain. Les Chambres de commerce interpellent maintenant le gouvernement pour qu'il amoindrisse l’impact de l’inflation sur les entreprises. et les commerçants sont déçus
Sans ce plafonnement, on estime des augmentations de tarifs d’électricités allant de 4,2 % à 6,4 %.
Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand, se dit préoccupé par cette nouvelle augmentation de tarifs pour les PME
.« Je pense que les commerçants sont au bout de leur rouleau. Je pense qu’il faut leur donner de l’air. »
Selon lui, la hausse des tarifs aura un impact sur la santé financière des entreprises.
Il fait valoir que d’autres augmentations tarifaires ont été observées dans les dernières années, notamment sur le plan des matières premières, des coûts de transport ou des salaires des employés.
L’électricité, le chauffage, c’est un coût de production. […] Donc il y a une décision à prendre. Ce qui va arriver, c’est la marge bénéficiaire du commerçant qui sera diminuée
, soutient M. Marchand.
« À un moment donné, ça devient difficile pour le commerçant d’assumer [les coûts]. »
La Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette craint d’ailleurs que cette nouvelle augmentation des dépenses provoque la fermeture de commerces physiques pour se tourner entièrement vers le commerce en ligne.
Les municipalités visées par les augmentations tarifaires
Par ailleurs, l’augmentation des tarifs de la société d’État ne sera pas sans conséquence sur les finances des municipalités à travers la province.
Les bâtiments municipaux de bonne taille nécessitent de grandes quantités d’électricité pour éclairer et chauffer les installations disponibles aux citoyens.
Les bibliothèques, les centres sportifs, les hôtels de ville ou les casernes de pompiers sont des exemples de bâtiments municipaux qui seront touchés par l’augmentation des tarifs d’électricité dans la mouture actuelle du projet de loi 2.
Cette hausse inquiète l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui s’est adressée à la commission parlementaire par voie de communiqué.
L’UMQrécupérer l’écart des ventes engendrées par le plafonnement de l’augmentation des tarifs
grâce à une compensation récurrente basée sur leurs ventes respectives aux tarifs plafonnés
, écrit dans un document le président de l’UMQ , Daniel Côté.
Si le projet de loi fixe les tarifs d’Hydro-Québec à l’inflation, les municipalités pourraient devoir couper dans leurs services aux citoyens ou augmenter les taxes foncières, explique le préfet de la MRC
de Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre.C’est la problématique des villes. Nos sources de revenus ne sont pas illimitées, elles ne sont pas très variées non plus. En très grande partie, ça vient de la taxe foncière
, rappelle-t-il.
Je comprends l’idée du gouvernement du Québec d’augmenter les tarifs pour les grands consommateurs de l’électricité parce qu’on veut réduire la consommation d’électricité, pour être capable d’en vendre, d’en exporter encore plus
, commente le préfet. Mais dans tous les cas, que l’augmentation soit au résidentiel ou à l’institutionnel ou commercial, c’est toujours le citoyen qui paie.
Les municipalités ont réussi à limiter l’augmentation du compte de taxes en bas de l’inflation, mais on ne peut pas faire ça indéfiniment
, conclut M. Saint-Pierre.
Le projet de loi a été présenté le 2 décembre dernier aux élus de l’Assemblée nationale par le ministre Pierre Fitzgibbon.
Des consultations sont présentement menées en commission parlementaire.
Avec les informations de Marie-Christine Rioux