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Réduction des services à la Maison de naissance Colette-Julien pendant près de 2 mois

Un nouveau-né dort sur la poitrine de sa mère, enveloppé d'une couverture.

Selon l'Ordre des Sages-Femmes du Québec, 3700 bébés sont nés avec l'aide d'une sage-femme au Québec en 2021. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / FatCamera

Les futures mères du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie qui veulent accoucher à leur maison ou à la Maison de naissance Colette-Julien, à Mont-Joli, n'auront plus le choix en tout temps du lieu de naissance de leur enfant à partir de la mi-février jusqu’au moins à la fin du mois de mars.

Le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent souffre d’un manque d’effectif.

Seules deux sages-femmes sur quatre seront de garde, ce qui réduira l'offre de services et de suivis, rapporte le porte-parole du CISSS, Gilles Turmel.

Il s'agit d'une version corrigée. Une version précédente de cet article indiquait que les futurs parents ne pourraient plus accoucher à la Maison de naissance de Mont-Joli. Or, après vérifications, les sages-femmes ne pourront plus garantir le choix du lieu de naissance aux futurs parents si l'accouchement est prévu en dehors des heures de garde.

Le CISSS doit compter sur quatre sages-femmes pour que le choix du lieu de naissance du bébé soit garanti aux futurs parents. En temps normal, ils peuvent choisir d'être accompagnés par deux sages-femmes à la maison, à l'hôpital ou à la Maison de naissance Colette-Julien.

Pour les deux prochains mois, certaines familles pourraient être redirigées vers l'hôpital en dehors des heures de garde des deux sages-femmes en poste.

M. Turmel précise que toutes les personnes concernées ont été avisées. Il indique que tout sera mis en œuvre pour assurer la sécurité des futures mères.

Un plan sera élaboré dans les prochains jours pour établir un corridor de service vers différents hôpitaux de la région, si les sages-femmes ne sont pas en mesure de superviser l'accouchement.

Au printemps, une nouvelle sage-femme devrait entrer en poste. Les accouchements à la Maison de naissance Colette-Julien seront donc de nouveau garantis.

La présidente du Regroupement des sages-femmes du Québec, Josyane Giroux, soutient que la situation est très précaire au Bas-Saint-Laurent. Elle ajoute que la liste d'attente pour obtenir les services d'une sage-femme dans la région est longue, comme dans plusieurs régions de la province.

Pour la porte-parole du collectif Accès sage-femme Baie-des-Chaleurs, Caroline Hamelin, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les parents de la région.

Dans beaucoup de cas, ça va représenter des familles qui ne pourront pas avoir le choix du lieu de naissance, comme c’est prévu au cadre de référence et comme les familles y ont droit, commente-t-elle. Dans les cas où on a un faible effectif, les autres choix de lieu de naissance ne sont pas là. C’est une question d’équité entre les régions qui n’est pas respectée.

« Pour les familles, ce sont de grosses déceptions. »

— Une citation de  Caroline Hamelin, porte-parole du collectif Accès sage-femme Baie-des-Chaleurs

On constate que les services sont encore fragiles. Pour les familles, ça représente de grandes distances à parcourir quand il n’y a pas de service disponible dans leur région, déplore Mme Hamelin.

Une offre de service peu développée en région

Selon l’Ordre des sages-femmes du Québec, 290 sages-femmes sont inscrites auprès de l'ordre. Le Regroupement des sages-femmes du Québec indique qu'environ 200 sages-femmes pratiquent le métier activement. En 2021, 3700 bébés sont nés avec l'aide d'une sage-femme au Québec.

On accuse un retard dans le déploiement des services de sage-femme à l’échelle de la province, fait remarquer Caroline Hamelin du collectif Accès sage-femme Baie-des-Chaleurs. En Ontario, selon les données de l’Association canadienne pour la formation des sages-femmes, 20 % des naissances ont lieu en compagnie de sages-femmes.

Au Bas-Saint-Laurent, 11 sages-femmes sont inscrites auprès de l’Ordre, 4 en Gaspésie et aucune sur la Côte-Nord.

Josyane Giroux, du Regroupement des sages-femmes du Québec, fait part d'un nouveau partenariat entre le Québec, la France et la Suisse pour tenter de pallier le manque de main-d'œuvre qui sévit actuellement dans la province. Les compétences des sages-femmes de la France ou de la Suisse sont reconnues par le gouvernement provincial. Elles auront seulement à suivre un stage d'adaptation avant de pratiquer au Québec.

On travaille à implanter ce partenariat où les situations sont plus précaires, notamment au Bas-Saint-Laurent, pour continuer à soutenir l'offre de services, commente-t-elle.

Par ailleurs, les collectifs Accès sage-femme Baie-des-Chaleurs et Côte-de-Gaspé, Naître à la mère des Îles-de-la-Madeleine et le Comité de parents de la Maison de naissance Colette-Julien de Mont-Joli s’unissent avec Objectif Sages-Femmes de l’Abitibi-Témiscamingue et À la Source Sept-Îles et Port-Cartier pour demander une rencontre avec le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Ces regroupements revendiquent que les régions du Québec aient un accès égal au service de sages-femmes.

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