•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Vague de froid : les organismes d’hébergement temporaire en alerte à Ottawa et Gatineau

Le Gîte ami de Gatineau photographié en hiver.

Les organismes d’hébergement temporaire se mobilisent à Ottawa et à Gatineau en prévision de la vague de froid attendue. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Felix Desroches

Radio-Canada

En prévention de la vague de froid annoncée pour la fin de semaine dans la région, les organismes d’hébergement temporaire se mobilisent à Ottawa et à Gatineau pour s’assurer que les personnes sans-abri soient au chaud et en sécurité.

Environnement Canada a émis un avertissement de froid extrême pour Ottawa et Gatineau. Avec l'indice de refroidissement éolien, les températures pourraient attendre -45 par endroits au cours des prochaines heures.

Cette vague de froid est redoutée par plusieurs, à commencer par les organismes d’hébergement temporaire, qui s’inquiètent pour les personnes en situation d'itinérance.

Un itinérant couché sur le sol, entouré de neige, à Ottawa. Près de lui, un vieux gobelet à café à usage unique.

Une personne en situation d'itinérance à Ottawa. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Brian Morris

Lise Paradis, directrice générale du Gîte Ami, à Gatineau, souligne la mobilisation exceptionnelle de la population pour venir en aide aux organismes.

Elle ajoute que grâce aux dons de généreux donateurs, son organisme a pu engager deux intervenants supplémentaires pour effectuer la tournée des tentes situées près du Gîte Ami et une surveillance à la halte-chaleur, dans le secteur de Hull, à Gatineau.

Le Bureau régional d'action sida (BRAS Outaouais) pourra également bénéficier de ces ressources additionnelles en cette période de grand froid.

Toutefois, elle a fait savoir que son organisme a encore besoin de bottes et de mitaines.

Lise Paradis en entrevue devant un immeuble ceinturé de cordons de sécurité en hiver.

Lise Paradis, directrice générale du Gîte Ami. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Mme Paradis a indiqué que le Gîte Ami a dû transférer quatre personnes admissibles au programme de logements de transition au Motel Montcalm pour libérer de nouvelles places d’accueil. Elle assure que personne n’a été refusé ces derniers jours en prévention du froid extrême. Elle invite également les personnes dans le besoin à aller se réchauffer à la halte-chaleur aménagée au Centre Robert-Guertin, à Hull.

La directrice du Gîte Ami dit par ailleurs constater une croissance du nombre de personnes itinérantes à cause de la crise du logement sans toutefois donner de chiffres.

Une maison mobile et des poubelles installées près du Gîte Ami, à Gatineau.

Campement près du Gîte Ami, à Gatineau

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

Jean François Bourgon, un itinérant qui loge avec ses amis dans une roulotte à Gatineau, a témoigné de la précarité qui l’accable, en entrevue à Radio-Canada.

« Il y a six mois, j’avais un travail, un appartement et tout a viré en un rien de temps. J’ai perdu mon travail et mon logement et je me suis retrouvé là. Je ne peux même pas me louer une chambre avec l’aide sociale que je reçois. »

— Une citation de  Jean François Bourgon, un itinérant

Jeneviève Caron, directrice adjointe des programmes en santé mentale et dépendance au  Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de l’Outaouais assure qu’il y a suffisamment d’espace au Gîte Ami et à la halte-chaleur pour recevoir tous ceux qui sont dans le besoin.  Selon elle, les partenaires sur le terrain auraient identifié huit personnes en situation d’itinérance qui souhaitent rester à l’extérieur, dans une tente par exemple, malgré les avertissements de froid intense. Mme Caron ajoute toutefois que tout sera mis en œuvre pour les assister. 

Du côté d’Ottawa, la mobilisation est la même. Mikyla Tacilauskas, superviseure des services d’approche de la rue au Centre Booth de l’Armée du Salut d’Ottawa, affirme que quatre à six employés sont dans la communauté avec des véhicules pour convaincre les personnes vulnérables d'aller à l’intérieur pour être en sécurité.

Selon madame Tacilauskas, l’objectif principal de l’ensemble du personnel est d’essayer de faire rentrer autant de personnes que possible à l’intérieur, et ce, quel que ce soit l’endroit. Tous les refuges du centre-ville et de la périphérie d’Ottawa seront utilisés le mieux possible pour accueillir les gens, assure-t-elle.

« Ceux qui ne sont pas disposés à aller à l’intérieur, nous leur offrons des conditions [...] qui peuvent leur sauver la vie. »

— Une citation de  Mikyla Tacilauskas, superviseure des services d’approche de la rue au Centre Booth de l’Armée du Salut d’Ottawa

Elle rappelle que les dons sont toujours très utiles et attire l’attention sur le fait que son organisme a encore besoin de vestes, de bottes, de pantalons de neige et de bâches.

Paul Lavigne, directeur par intérim des Services de logement à la Ville d’Ottawa, argue que la Municipalité a élargi son réseau de service d’installation et de soutien pour toute la saison hivernale.  Par ailleurs, il indique que la Ville d’Ottawa continue d’offrir d’autres options de refuges d’urgence dont l’Auberge du 75 rue Nicholas, l’Arena Jim-Durrell et le Centre communautaire Dempsey.  Selon Mr Lavigne, cela permet de répondre aux demandes supplémentaires du système de refuge communautaire lors des temps froids.

Avec les informations de Frédéric Pepin, Ismaël Sy et Mohamed Tiéné

En cours de chargement...