Un vote de grève générale illimitée à l’horizon pour les chauffeurs d’autobus scolaire

Les 85 chauffeurs sont en grève depuis lundi.
Photo : Radio-Canada / Colin Côté-Paulette
En grève depuis le début de la semaine, les chauffeurs d’autobus scolaires de l'entreprise Autobus Tremblay et Paradis et de la filiale Autobus B.R. voteront pour décider si elle deviendra illimitée. C’est vendredi midi que les parents de près de 6000 élèves sauront si le casse-tête se poursuivra.
Les membres du syndicat des chauffeurs se rassembleront en assemblée générale vendredi midi pour faire le point sur la situation et sur la possibilité d’une grève générale illimitée.
Jusqu’à maintenant, les membres du syndicat des chauffeurs avaient voté pour un mandat de grève de 10 jours, dont 7 jours consécutifs jusqu’à mardi prochain, le 7 février. Les trois autres journées de grève sont prévues à des dates qui restent à déterminer.
La présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN, Barbara Poirier, indique qu’aucune discussion n’a eu lieu avec la partie patronale depuis le début de la grève. De nouvelles rondes de négociations auront lieu samedi.
Bien évidemment, il y aura un nouveau vote si une entente est négociée
, rappelle-t-elle.
Les 85 chauffeurs desservent les élèves des centres de services scolaires de la Capitale, des Découvreurs, des Navigateurs et ceux de la Commission scolaire Central Québec.
Malgré la menace de la grève générale illimitée, Stephen Burke, le président de la Commission scolaire Central Québec, affirme qu’il se prépare comme si elle se terminait dimanche. Selon lui, la semaine s’est tout de même bien déroulée et les parents se sont montrés bien collaboratifs et compréhensifs.
Une rare convergence avec le ministre Drainville
Barbara Poirier souligne que les transporteurs scolaires ont eu droit à des enveloppes supplémentaires dans le cadre de la nouvelle entente avec le gouvernement du Québec et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA).
Elle veut que ces sommes supplémentaires se reflètent dans le salaire des chauffeurs. Il ne faut pas que les compagnies gardent ça pour eux, les chauffeurs méritent leur part
, remarque la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches.
Mardi, le ministre de l'Éducation Bernard Drainville a soutenu ce même argumentaire. Il a mentionné que le financement pour le transport scolaire a augmenté de 130 millions de dollars cette année et que 112 millions de dollars sont allés directement aux transporteurs.
Il est donc évident pour lui que les chauffeurs aient leur juste part, tout en précisant que ce n'est pas au gouvernement de trancher dans les négociations. C’est rare que je dise ça, mais on est pas mal en accord avec ce que Bernard Drainville a dit
, souligne la porte-parole du syndicat.
Les membres du syndicat espèrent aussi des garanties pour leur horaire avec au moins 25 heures par semaine. Présentement, ça ne fait pas de sens. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, ce n’est pas attractif d’être chauffeur
, souligne Barbara Poirier.
Inspiration pour les autres régions
La grande région de Québec est la première à être aux prises avec une grève des chauffeurs, mais le mouvement pourrait s’étendre dans d’autres régions qui ont des revendications similaires.
Selon Barbara Poirier, les chauffeurs en grève servent d’inspiration pour les autres dans la province. Les 13 autres régions ont les yeux tournés vers nous. On reçoit des appels des autres syndicats de chauffeurs qui nous disent de ne pas lâcher et qu’ils nous soutiennent
, affirme-t-elle.
Avec des informations d'Audrey Paris.