Aux Jeux de l’Arctique, les raquettes traditionnelles côtoient les mukluks familiales

Seules les raquettes traditionnelles sont permises pour les courses en raquettes aux Jeux d'hiver de l'Arctique.
Photo : Evan Mitsui/CBC
Aux Jeux d’hiver de l’Arctique, les raquettes modernes en métal doivent être reléguées au placard, puisque seules les raquettes traditionnelles, faites de bois et de babiche, sont permises dans les courses. Si l'idée d'utiliser de l'équipement traditionnel peut être réjouissante, il faut encore savoir les attacher correctement.
Victor Marie, originaire de Fort Smith aux Territoires du Nord-Ouest, a passé sa vie sur des raquettes. Aujourd’hui âgé de 78 ans, il a lui-même participé plusieurs fois aux Jeux d’hiver de l’Arctique en tant qu’athlète, puis entraîneur et, pour la première fois cette année, en tant que responsable technique.
Cette semaine, Victor Marie a pu faire partager son savoir, notamment sur la meilleure manière de lacer des raquettes à toute l’équipe de raquettes du Nunavik, qui se compose de huit jeunes. Deux d’entre eux ont terminé sur les marches du podium au terme de la course.
J’étais impressionné, parce que personne ne savait comment attacher des raquettes ni comment courir avec elles
, explique-t-il en ajoutant que les jeunes étaient vraiment enthousiastes une fois rendus sur le podium
.
Selon Victor Marie, l’important, dans ces jeux, n’est toutefois pas de gagner une compétition. Tout le monde a eu du plaisir et un ulu [la médaille remise lors des Jeux] reste un ulu. L’amitié est beaucoup plus importante
, dit-il.
Les mukluks, une affaire de famille
Plusieurs membres de l’équipe de raquettes du Yukon peuvent se targuer de porter des mukluks, des bottes d’hiver lacées, confectionnés par des membres de leur famille.
C’est notamment le cas de Taiga Buurman, qui a remporté une médaille d’or pour son équipe avec, aux pieds, des mukluks fabriquées par sa mère.

Un jeune athlète ajuste ses mukluks pour faire de la raquette.
Photo : Radio-Canada
C’est vraiment chouette d’avoir quelque chose qui a été fait par un membre de la famille
, affirme le jeune homme.
C’est le cas aussi de Mathias Frostad, qui a remporté un ulu d’argent et qui porte des bottes qui lui ont été remises en héritage.
Je pense que c’est ma grand-mère qui les a confectionnées pour quelqu’un d’autre et j’en ai simplement hérité
, explique-t-il.
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Les mukluks de Johannes Benkert, réalisées par son beau-père, comportaient même avec un message d’encouragement signé à même les bottes.
Elles viennent de son ancienne équipe, et leur devise était : "Let’s Motor [aller plus vite]". Donc, sur une des bottes il y a le L pour "Let’s" et sur l’autre il y a le M de "Motor”. Alors, chaque fois qu’ils ralentissaient et qu’ils regardaient leurs pieds, ils pouvaient voir leur devise et repartir plus vite, explique Mathias Frostad.
La devise inscrite sur les bottes a visiblement été efficace, puisque Johannes Benkert est lui aussi monté sur le podium après avoir remporté l’argent dans l’une des courses.
Avec les informations de Natalie Pressman et Marc Winkler