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Des chercheurs à Wood Buffalo pour étudier les Jeux d’hiver de l’Arctique

Deux joueurs de badminton dans un gymnase, à Anzac, le 1er février 2023.

Les chercheurs se sont rendus à Anzac, aux compétitions de badminton, pour rencontrer des athlètes afin de leur poser une série de questions reliées à leur étude sur les Jeux d'hiver de l'Arctique.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Une équipe de chercheurs étrangers cherche à comprendre si un événement sportif et culturel comme les Jeux d’hiver de l’Arctique peut favoriser un sentiment d’appartenance à la région polaire.

Parmi les athlètes et les délégués présents dans la municipalité régionale de Wood Buffalo pour les Jeux d’hiver de l’Arctique se trouve aussi une équipe de chercheurs français, canadiens et danois.

Financée par l’Institut polaire Paul-Émile Victor, en France, l’étude est codirigée par la professeure en sciences de l’activité physique Christine Dallaire, de l’Université d’Ottawa.

« On fait de l'observation participante. Alors, on est sur les sites, on regarde ce qui se passe, on prend beaucoup de notes sur l'environnement, l'affichage, les interactions entre les personnes, le type de sport [...] et on fait des entrevues. »

— Une citation de  Christine Dallaire, professeure en sciences de l’activité physique, Université d’Ottawa
Christine Dallaire, souriante et portant des lunettes, une tuque et un foulard, le 1er février 2023, à Fort McMurray.

Christine Dallaire, professeure à l'Université d'Ottawa, codirige l'étude portant sur les Jeux d'hiver de l'Arctique.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Durant les Jeux, une trentaine d’entrevues sont réalisées avec des participants de toutes les délégations et les chefs de mission. Les entretiens seront suivis d'un sondage qui sera envoyé à tous les participants. L'idée, ici, c'est vraiment d'accéder à ce que ressentent les jeunes, ce qu'ils disent ressentir au moment où ils sont ici, aux Jeux, explique Julien Fuchs, professeur à l’Université de Bretagne, également codirecteur de l’étude.

Deux jeunes personnes assises à une table, tenant un crayon dans les mains et faisant un dessin, le 1er février 2023, à Anzac, en Alberta.

Leah Qavavauk et Ulluria Siasi Padlayat, membres de l'équipe de badminton du Nunavik, participent à l'étude, qui vise, entre autres, à définir le sentiment d'appartenance des participants aux Jeux d'hiver de l'Arctique.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Comprendre le sentiment identitaire avec le monde polaire

Christine Dallaire a longtemps étudié les événements sportifs francophones au pays, comme les Jeux francophones de l’Alberta, qui ont fait l’objet de sa thèse de doctorat.

J'ai fait une bonne partie de ma carrière à étudier comment on se sert du sport et de l'activité physique pour le développement communautaire et pour le renforcement des identités minoritaires, dit-elle. Venir aux Jeux d'hiver de l'Arctique, c'était s'intéresser à des questions très très semblables, mais dans un autre milieu.

Les observations qu'elle a faites jusqu’à présent aux Jeux d’hiver de l’Arctique permettent à la chercheuse de voir des similitudes, entre autres, celle d’encourager les jeunes à se sentir comme s’ils faisaient partie de quelque chose de plus grand que soi.

Un mouvement vers des événements qui mélangent sports et culture

Julien Fuchs s’intéresse aux jeux sportifs régionaux qui comprennent également des aspects culturels. Par exemple, les jeux nautiques atlantiques rassemblent 14 régions de l’atlantique européenne et mettent en valeur les sports, mais également la culture nautique.

« Il y a un mouvement, depuis une trentaine [ou] une quarantaine d'années [...] qui vise à organiser des jeux pour les jeunes et qui mixent culture, sport, éducation [...] qui ont d'autres enjeux que les enjeux olympiques ou sportifs purs et qui veulent surtout participer à la construction d'une unité géographique ou culturelle. »

— Une citation de  Julien Fuchs, professeur d’histoire du sport, Université de Bretagne
Julien Fuchs portant un sac à dos, debout devant deux jeunes, dont l'un a une casquette et un sac-repas, le 1er février 2023, à Anzac, en Alberta.

Julien Fuchs, professeur d'histoire du sport à l'Université de Bretagne, en France, explique les objectifs de son étude sur les Jeux d'hiver de l'Arctique à des athlètes.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Dans ses entretiens avec les jeunes athlètes, Julien Fuchs leur demande ce qu’ils aiment des Jeux d’hiver de l’Arctique, ce qu’ils aiment moins et ce qu’ils aimeraient intégrer dans les Jeux. Ensuite, il oriente l’entretien vers des questions qui touchent le sentiment d'appartenance au nord.

Est-ce qu’ils ont l’impression d’avoir quelque chose en commun avec les autres régions? [...] On les questionne beaucoup autour de cette perception de l’unité ou pas des communautés arctiques.

Revoir le modèle actuel des compétitions sportives?

Julien Fuchs explique que la tendance vers des jeux plus régionaux, qui combinent sports et culture, soulève la question de la pertinence du modèle de jeux très compétitifs, comme la Coupe du monde du soccer ou les Jeux olympiques.

Deux personnes en train de discuter le 1er février 2023, à Anzac, en Alberta.

Le chercheur danois Robert Thomsen, de l'Université d'Aalborg, discute avec son confrère Julien Fuchs, au centre sportif d'Anzac, où se déroulent les compétitions de badminton des Jeux d'hiver de l'Arctique.

Photo : Radio-Canada / Julie Plourde

Est-ce que ces événements sportifs ne sont pas en décalage avec ce que tout le monde s’accorde à craindre, le réchauffement [climatique], les changements globaux, la décroissance, se questionne Julien Fuchs.

On n’est pas là pour dire qu’il ne faut plus de jeux. On est là pour dire que les jeux peuvent être pensés sur un modèle un peu plus conscientisé par rapport aux enjeux sociétaux contemporains.

L’équipe de chercheurs espère pouvoir communiquer le résultat de son étude au Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique.

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