Des éleveurs de bétail déplorent la pénurie de vétérinaires dans les régions rurales

Selon une étude menée par l'Association canadienne des médecins vétérinaires, entre 3,5 % et 4 % des vétérinaires quittent la profession chaque année.
Photo : Dianne Riding
De nombreux éleveurs de bétail au Manitoba sont inquiets à cause de la pénurie de vétérinaires dans les régions rurales. Pour beaucoup d'entre eux, l'accès à un vétérinaire est une question de vie ou de mort pour leurs animaux.
L'éleveuse Dianne Riding dirige une exploitation de naissage près de Lake Francis, situé à 70 kilomètres au nord-ouest de Winnipeg.
Pendant la saison de mise bas, elle affirme qu'elle doit souvent compter sur l'aide d'un vétérinaire, surtout quand une vache doit subir une césarienne en urgence.
Dianne Riding estime que cette aide n'est pas toujours disponible et déplore le manque cruel de vétérinaires
dans la province.
Même si elle n’a elle-même pas souffert de l’absence d’un vétérinaire en cas de besoin, cette éleveuse de bétail affirme que certains de ses amis ont eu du mal à trouver de l’aide au cours de la dernière saison de mise bas.
C’est vraiment difficile pour un producteur, car nous essayons d’élever les vaches pour qu’elles n’aient pas de problèmes. Cependant, mère Nature nous joue parfois de mauvais tours
, explique Dianne Riding.
Elle ajoute que, dans des cas où il n'est pas possible de détacher le veau de la mère pendant la naissance, les éleveurs n'ont pas d'autre choix que d'euthanasier la vache.
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La pénurie croissante de vétérinaires spécialisés dans le bétail ne cesse de croître dans les provinces des Prairies ces 20 dernières années.
Selon l'Association des médecins vétérinaires du Manitoba (AMVM), il y a 147 cabinets vétérinaires dans la province. Parmi ces cabinets, 63 sont situés à plus de 30 kilomètres de Winnipeg et sont considérés comme des cabinets ruraux.
De plus, au moins 68 postes de vétérinaires sont à pourvoir au Manitoba.
Un besoin urgent de former davantage de vétérinaires
L'ancienne présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Manitoba, Allison Pylypjuk, travaille comme vétérinaire à la clinique Beausejour.
Elle a obtenu son diplôme en Saskatchewan en 2011, avec environ 80 autres étudiants. Elle indique qu’une douzaine de ses collègues diplômés voulaient se diriger vers la médecine de bétail.
Selon Allison Pylypjuk, la pénurie de vétérinaires crée une situation stressante pour les vétérinaires spécialisés, car ils ont à répondre à un plus grand besoin.
Il est difficile de maintenir un cabinet unipersonnel dans les régions rurales du Manitoba, car il est très injuste ou difficile pour un vétérinaire d’être de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cela ne permet pas d’avoir un mode de vie équilibré et peut mener à l’épuisement professionnel
, explique-t-elle.
La province a annoncé en septembre que le Collège vétérinaire de l’Université de la Saskatchewan — l’école de médecine vétérinaire la plus proche du Manitoba — a créé 5 nouvelles places, ce qui porte à 20 le nombre de diplômés.
Ce Collège vétérinaire a reçu des fonds des gouvernements de la Colombie-Britannique, du Manitoba et de la Saskatchewan pour faciliter la mise en place de classes plus nombreuses.
Avec les informations de Chelsea Kemp