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La Piaule réclame le droit d’emménager dans son nouveau lieu d’hébergement pour itinérants

Des bénévoles de La Piaule manifestent en soirée. Deux d'entre eux tiennent des pancartes indiquant : « C'est ici qu'on veut être » et « Assez, c'est assez. Deux locaux c'est trop ».

Les itinérants de Val-d’Or n’ont plus deux toits pour dormir depuis la fermeture du site de débordement de l'église Saint-Sauveur.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

La population itinérante de Val-d’Or n’a plus accès à deux sites d’hébergement, depuis mercredi soir.

La Piaule de Val-d’Or a choisi de fermer son site de débordement, situé à l’église Saint-Sauveur, avant de pouvoir déménager les opérations dans l’ancien SuperClub Vidéotron.

Des travaux sont en cours dans cet édifice depuis l’automne dernier, mais il est interdit d’y héberger des itinérants tant que des gicleurs n’ont pas été installés, ce qui pourrait nécessiter encore deux ou trois mois.

L'affiche du SuperClub Vidéotron a été retirée, laissant les lumières exposées sur la façade de la bâtisse.

Le bâtiment de l'ancien SuperClub Vidéotron sur la 3e avenue à Val-d'Or.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Les dirigeants de La Piaule sont conscients que le site ne répond pas encore au Code du bâtiment, mais ils aimeraient obtenir une dérogation pour quelques semaines, le temps de se conformer aux règlements. Une manifestation, regroupant quelques employés et bénévoles de La Piaule, a été organisée mercredi soir, dans l’espoir de faire bouger les choses.

Nous avons formulé des demandes en décembre pour une dérogation temporaire parce que nous n’avons pas de contracteur disponible rapidement, mais ça a été refusé par le Service de sécurité incendie, explique Stéphane Grenier, président de La Piaule.

« Pourtant, le sous-sol de l’église est aussi un lieu sans gicleur, mais c’est toléré parce que c’était une installation temporaire. Objectivement, nous serions dans la même situation au Vidéotron. C’est deux poids, deux mesures. Notre intention n’est pas d’être contrevenants, on veut juste que du monde ne dorme pas dans la rue. Mais on dirait que la sécurité prime sur le droit de dormir au chaud. »

— Une citation de  Stéphane Grenier
Une dizaine de matelas emballés dans une pellicule plastique reposent dans un coin d'un bâtiment en rénovation.

Selon les plus récentes données, l’itinérance touche entre 150 et 200 personnes par année à Val-d’Or.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Le président de La Piaule explique qu’il n’est plus possible pour l’organisme d’assumer le coût de deux loyers en même temps, d’autant plus que les travaux de rénovation s’élèvent à plus de 145 000 $.

De continuer comme ça, ça compromettrait la poursuite du projet, assure le président. L’organisme s’enligne vers un déficit de 97 000 $ cette année. Le C.A. a pris la décision d’arrêter ces frais. On ne peut pas compromettre l’entièreté des services de La Piaule à long terme pour ça. On espère ouvrir un dialogue avec les autorités ou que d’autres personnes vont trouver des solutions et une voie de passage.

Une manifestation qui surprend la mairesse

Stéphane Grenier regarde Céline Brindamour parler alors que des bénévoles manifestent près d'eux.

La mairesse Céline Brindamour s'est rendue à la manifestation et a discuté avec Stéphane Grenier.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

La mairesse de Val-d’Or, Céline Brindamour, ne cache pas sa surprise face à la décision de la Piaule et à la manifestation de mercredi soir. Elle dit comprendre le désarroi des dirigeants qui auraient souhaité que les travaux se terminent plus tôt, mais elle refuse que la Ville soit pointée du doigt.

C’était inévitable que ça prendrait des améliorations dans ce local et la question des gicleurs est connue depuis l’automne dernier, rappelle-t-elle. Mais on n’a pas le pouvoir de dire à quelqu’un qu’il peut déroger au Code du bâtiment du gouvernement du Québec. On ne sait pas pourquoi on pense que le méchant, c’est la Ville. On ne veut pas que personne ne couche dans la rue, mais on ne veut pas non plus qu’un incendie se déclare dans un local où on aurait balayé du revers de la main les exigences.

La mairesse dit avoir discuté dernièrement de stratégies avec Stéphane Grenier. Elle assure aussi que la Ville va faire tout son possible pour éviter que des gens se retrouvent dans la rue, ajoutant que le sous-sol de l’église Saint-Sauveur pourrait être utilisé gratuitement.

À ce sujet, Stéphane Grenier croit que le bâtiment principal de La Piaule pourra suffire à la demande au cours des prochains jours.

« Les débuts de mois sont souvent moins achalandés dans nos services, mais à partir du 15, ça sera plus compliqué. On risque d’avoir 15 personnes avec juste un ciel sur la tête. »

— Une citation de  Stéphane Grenier

Employé à La Piaule depuis 13 ans, Martin Gunn a déjà vécu l'enfer de la rue. Il rêve aujourd'hui qu'une solution rapide soit trouvée pour assurer un toit sur la tête de tous les itinérants de Val-d'Or.

Je veux que ça bouge. À l'église, il n'y avait pas de gicleur. Quelle est la différence? Je suis confiant que ça va se régler, mais dans combien de temps? Il fait froid depuis une couple de jours et ça va durer encore. Ils ont besoin d’un toit. Je me suis déjà mis à leur place, à Montréal. Pour le comprendre, il faut l’avoir vécu. Ce n’est vraiment pas évident.

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