Les États-Unis annoncent un quota de pêche commerciale au maquereau diminué pour 2023
Le Canada a imposé un moratoire l’an passé, mais les États-Unis n’ont pas voulu faire de même.

Le Canada a décrété en 2022 un moratoire sur la pêche au maquereau dans les eaux côtières des provinces de l’Atlantique et du Québec.
Photo : Radio-Canada / Carine Monat
Alors que l’on ignore toujours si le moratoire sur la pêche commerciale au maquereau sera maintenu sur la côte est du Canada, les États-Unis vont de l’avant et dévoilent leur quota pour 2023.
Les Américains auront le droit de pêcher jusqu’à 3639 tonnes métriques de maquereau en 2023, a annoncé mardi la NOAA
, qui gère les pêches aux États-Unis.C’est toutefois une réduction de 27 % comparativement à leur quota de 2022.
Les stocks de maquereau sur la côte est sont en difficulté. Au Canada en 2022, le ministère fédéral des Pêches et des Océans (MPOsuspendu la pêche au maquereau dans les eaux côtières des provinces de l’Atlantique et du Québec.
) aLe Canada estime que l’espèce se classe désormais en zone critique
, selon les dernières évaluations des scientifiques du MPO , et qu’une action urgente est nécessaire afin de régénérer les stocks.
À lire aussi :
Les directions divergentes prises par les deux pays sont source de frustrations au Canada.
Le moratoire imposé aux pêcheurs canadiens pendant que les pêcheurs américains peuvent continuer de pêcher a été qualifié de sacrifice inutile
par Martin Mallet, le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM ).
Qui plus est, le maquereau est un appât fort utilisé pour la lucrative pêche au homard.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, les pêcheurs canadiens sont forcés d’acheter aux Américains leurs maquereaux trop petits, pour s’en servir comme appâts
, s’est insurgée Melanie Giffin, une biologiste de l’Association des pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard, en comité parlementaire à Ottawa l’automne dernier.
Katie Schleit, la directrice des pêches chez Oceans North, un organisme de bienfaisance qui se consacre à la conservation des aires marines, est déçue
des États-Unis. Le maquereau est un stock partagé
et les deux pays devraient faire des contributions égales pour la régénération de l’espèce
.
En décembre, la ministre canadienne des Pêches, Joyce Murray, a exprimé aux Communes son insatisfaction de voir les Américains continuer d’insister pour pêcher. Une rencontre avec ses homologues de la NOAA le 2 décembre n’a pas permis de les convaincre de mettre en place une gestion conjointe de la ressource.
Les scientifiques de Pêches et Océans Canada présenteront leur évaluation du contingent nord du maquereau bleu lors de leur réunion à Mont-Joli, dans l’Est-du-Québec, du 20 au 23 février.
Avec des renseignements de Paul Withers, de CBC