Des groupes de locataires réclament un gel des loyers et des mesures de contrôle

De nombreux organismes cherchent des solutions pour résoudre la crise du logement à Montréal.
Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) fustige le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), dont certains membres ont fait des gestes d'éclat mercredi avant-midi pour exiger du gouvernement qu'il instaure des mesures de contrôle des loyers.
Déjà, des membres du RCLALQacteur participant aux hausses abusives des loyers dans la métropole
.
D'autres rassemblements, notamment à Québec, dans Lanaudière, devant les bureaux du Tribunal administratif du logement (TAL) ainsi que devant les bureaux de circonscription du premier ministre François Legault (L'Assomption), de Caroline Proulx (Berthier) et de François Saint-Louis (Joliette), ont aussi été organisés en début de journée.
L'explosion des loyers se fait sur le dos des locataires. D'un côté, on a des personnes à plus faible revenu qui subissent déjà de façon dramatique les conséquences de l'inflation et que les hausses abusives de loyer enfoncent dans la précarité. De l'autre, il y a des propriétaires, des investisseurs et des spéculateurs qui s'enrichissent en exploitant un besoin essentiel : le logement. C'est indécent
, a affirmé, en entrevue avec La Presse canadienne, le co-porte-parole du RCLALQ , Cédric Dussault.
La plus récente enquête sur les logements locatifs de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL
) montre que dans 30 % des municipalités du Québec, le loyer moyen a augmenté de plus de 10 % en 2022, a rappelé M. Dussault.« On n'a pas de véritable mesure de contrôle des loyers au Québec. Il est urgent qu'on s'attaque à ce problème-là. Il y a une explosion des loyers un peu partout au Québec, une explosion qui dépasse largement les indices recommandés par le Tribunal administratif du logement et même l'inflation. »
La rareté des logements montrée du doigt
La CORPIQdéplorable que des manifestants représentant le RLCALQ puissent s'en prendre à un propriétaire immobilier
, a confié en entrevue son porte-parole, Marc-André Plante.
M. Plante a fait savoir que les demandes du RLCALQ
, c'est-à-dire que le gouvernement du Québec décrète un gel des loyers d'ici à ce qu'il légifère pour en encadrer les hausses, n'ont aucun sens.L'actuelle crise du logement impacte tout le monde, y compris les propriétaires locateurs, qui sont confrontés à des défis immenses dans l'habitation, qui doivent se refléter dans les loyers
, a précisé le porte-parole en faisant référence à la hausse du coût de la main-d'œuvre, des matériaux de construction, des taxes foncières et des assurances, entre autres.
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Selon M. Plante, un contrôle étatique des loyers, par exemple un plafond d'augmentation, ne réglera pas le problème, bien au contraire.
L'Ontario et le Nouveau-Brunswick ont adopté des plafonds qui limitaient les hausses de loyer à 2,5 % et à 3,5 % en 2022, et finalement, les augmentations ont été respectivement de 6,5 % et de 7,5 % l'an dernier
, a relaté le porte-parole des propriétaires, qui cite lui aussi le rapport de la SCHL .
Ça ne donnerait donc rien au Québec, a poursuivi M. Plante. Le Québec a déjà un système qui encadre bien les hausses de loyer; les locataires peuvent se défendre devant le TAL. Et aujourd'hui, dans un contexte où l'inflation avoisine les 7 %, on devrait chercher des solutions pour accélérer la construction de logements et pour encourager des investissements pour construire ces logements.
Ce n'est qu'en augmentant l'offre de logements disponibles que leur rareté sera endiguée et, en conséquence, que les loyers cesseront d'augmenter en flèche, estime M. Plante.
« Dans un contexte de rareté du logement, il n'y a pas de solution magique. À notre avis, il faut multiplier les constructions. Et avec la hausse des taux d'intérêt, on s'enligne pour que 2023 soit catastrophique à ce niveau-là, ce qui serait dramatique pour tout le monde. »