Immersion française : rien n’est coulé dans le béton, déclare Higgs
Blaine Higgs dit attendre des « recommandations finales » avant de prendre une décision, à la suite de consultations publiques houleuses.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, lors d'une entrevue à Fredericton en décembre 2022 (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick affirme que les changements proposés au programme d’immersion française n'ont « jamais été une chose certaine ». Faisant face à une levée de boucliers, Blaine Higgs prend un ton plus conciliant et dit attendre les « recommandations finales » de son ministre de l'Éducation.
Lorsque le gouvernement du Nouveau-Brunswick a dévoilé son plan pour l’immersion française en décembre, il disait vouloir miser sur le modèle 50-50 voulant que tous les élèves du primaire passent la moitié de leur journée à apprendre en français. Actuellement, les élèves du primaire qui participent au programme d'immersion font entre 80 % et 90 % de leurs apprentissages en français.
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Blaine Higgs dit aujourd’hui que la mise en place du modèle 50-50 n'a jamais été certaine. Si ça l’avait été, il n'y aurait pas eu de raison de faire des consultations. C’était une proposition afin de voir s’il y avait une façon d’avoir plus de succès.
En décembre, le gouvernement avait pourtant présenté ce modèle comme le cadre
de son nouveau programme d’apprentissage, prévu pour septembre.
Au cours des dernières semaines, le ministre de l'Éducation Bill Hogan et son sous-ministre pour les écoles anglophones John McLaughlin se sont dits ouverts à d'autres scénarios.
Blaine Higgs a fait écho à ces commentaires mercredi. C’est la première fois qu'il s’exprime publiquement sur la question depuis la tenue de trois consultations publiques à Moncton, à Saint-Jean et à Fredericton, qui ont rassemblé plus de 900 personnes. Tous les commentaires exprimés étaient défavorables au plan du gouvernement.
Une ouverture qui réjouit les opposants au projet
Même s'ils ne sont pas prêts à crier victoire, ceux qui avaient exprimé leur opposition aux changements proposés par le gouvernement sont soulagés.
Le directeur général de l’organisme Canadian Parents for French au Nouveau-Brunswick, Chris Collins, dit trouver encourageante
cette ouverture du premier ministre. Il espère que le plan du gouvernement provincial sera tout simplement abandonné.
La cheffe du Parti libéral Susan Holt abonde dans le même sens. Je suis heureuse d'entendre que le premier ministre a ouvert la porte à des changements, parce que c'est clair que l'élimination de l'immersion française, ce n'est pas une bonne idée et ce n'est pas ce que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises veulent.
Susan Holt a déjà affirmé qu'elle rétablirait le programme d'immersion si elle était élue première ministre. Elle dit aujourd'hui être prête à étudier un programme hybride entre le programme actuel et le modèle 50-50 proposé par le gouvernement.
Avec des informations de Frédéric Cammarano et de Jacques Poitras