Le gouvernement Legault nuit à la cause du privé en santé, selon Éric Duhaime
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Bernard Brault
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, craint que le gouvernement Legault nuise à la cause du privé en santé avec son projet de créer deux mini-hôpitaux, en raison d'une démarche qui manque de transparence, selon lui. Il demande au gouvernement de tenir une consultation publique sur la place du privé en santé.
Évidemment, ma crainte n'est pas qu'il y ait plus de privé en santé, on se comprend, a insisté M. Duhaime en conférence de presse mercredi. Ma crainte, c'est que ça se fasse un peu n'importe comment et que, dans quatre ans ou dans huit ans, le système soit tout aussi inefficace et que les adversaires du système de santé se servent de ça pour dire : "Voyez-vous, ça ne marche pas, le privé en santé."
Les détails du plan du gouvernement Legault ne sont vraiment pas clairs
, accuse le chef conservateur, qui se demande pourquoi l'État se limite à deux établissements, situés à Montréal et à Québec.
Je ne comprends pas pourquoi [il y a] deux hôpitaux. Pourquoi c'est le gouvernement qui dicte ça? Je pense que ça devrait être le marché qui le dicte. Je ne comprends pas pourquoi l'Outaouais ne pourrait pas avoir un hôpital privé aussi, avec tous les problèmes sur le plan du secteur de la santé qu'il y a dans cette région québécoise.
M. Duhaime croit par ailleurs que la présence du privé en santé bénéficierait d'une meilleure acceptabilité sociale si la question faisait l'objet d'une consultation publique. L'ensemble des acteurs de la société civile devrait pouvoir se prononcer, juge-t-il.
Je n'ai pas de problème à ce que les gens qui sont contre le privé en santé puissent s'exprimer. Au contraire, j'invite les syndicats, j'invite les gens qui ont une sensibilité beaucoup plus à gauche, qui s'opposent à la concurrence, qui appuient le monopole public, à sortir. Je pense que vu la force de nos arguments, on va se retrouver avec une solution qui va inclure davantage de privé.
Élection partielle
M. Duhaime a aussi été questionné sur l'élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne, la circonscription montréalaise laissée vacante par l'ex-cheffe libérale Dominique Anglade. Les conservateurs ont l'intention de présenter une candidature, mais la personne n'a pas encore été choisie.
Le chef conservateur a exclu l'idée de se présenter à cette élection partielle où la lutte se fera vraisemblablement à deux, soit entre les solidaires et les libéraux. Il a dit que sa priorité consiste à travailler à la mobilisation des partisans en vue du congrès du parti, l'automne prochain. Il faut être honnête : ce n'est pas la circonscription la plus conservatrice au Québec. Les résultats étaient la moitié de ce qu'on a obtenu sur la scène nationale.