Transferts en santé : la Colombie-Britannique défend sa vision à Ottawa

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, compte faire connaître ses priorités en santé au gouvernement fédéral.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Une délégation de ministres de la Colombie-Britannique est à Ottawa pour rencontrer des homologues fédéraux, mercredi, quelques jours avant les discussions avec le gouvernement fédéral sur les investissements dans le secteur de la santé.
Si l’objectif est de réitérer l’importance d’une intervention financière du gouvernement fédéral dans le secteur de la santé, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, entend également, lors de cette première réunion, exposer les attentes spécifiques et défendre la vision de la province dans ce domaine.
Nous sommes à Ottawa pour d'importantes discussions bilatérales avec le premier ministre Trudeau et ses ministres
, a affirmé David Eby, lors d’un point de presse mercredi matin.
Plus précisément, il fait valoir que la Colombie-Britannique traverse une grave crise de santé mentale et de toxicomanie
, qu’il perçoit comme un domaine des soins de santé sur lequel le système de santé publique n'a pas mis l'accent pendant longtemps au Canada
.
Mardi, le dernier rapport du Service des coroners de la province a dévoilé que les drogues illicites ont provoqué 2272 morts en 2022 en Colombie-Britannique, le nombre de décès le plus important enregistré au cours d'une année, après 2021.
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David Eby espère donc que la santé mentale, l’aide aux consommateurs de drogues, mais aussi les soins à domicile pour les personnes âgées et l’intégration de professionnels au système de soins de santé auront une place dans la proposition du gouvernement fédéral.
« La viabilité de notre système public et universel de soins de santé dépend de la présence d'un partenaire fédéral solide à la table et dans nos systèmes sous tension. [...] Certainement, du point de vue de la Colombie-Britannique, nous avons besoin d'un financement de base pour notre système de santé. »
Justin Trudeau a invité ses homologues provinciaux à venir le rencontrer à Ottawa le 7 février prochain pour discuter des investissements fédéraux dans le secteur de la santé.
Les provinces exigent depuis plusieurs années que le gouvernement fédéral hausse ses transferts pour couvrir 35 % des coûts de système. Ce taux est actuellement de 22 %. La différence est évaluée à 28 milliards de dollars par année.
La Colombie-Britannique fait-elle cavalier seul?
Une entente d’une durée de 10 ans pourrait survenir entre Ottawa et les provinces au terme des discussions, mais des négociations bilatérales avec les provinces seraient aussi possibles, une voie que la Colombie-Britannique envisage d’emprunter.
Je suis convaincu que les priorités de la Colombie-Britannique ne sont pas nécessairement les mêmes que celles du Québec, de la Nouvelle-Écosse ou de Terre-Neuve
, a indiqué David Eby. La possibilité d'avoir ces discussions bilatérales est donc importante, mais la structure et les détails de ces discussions seront également importants
.
Par ailleurs, questionné sur les efforts de recrutement d’infirmières de la Colombie-Britannique au détriment d’autres provinces, David Eby affirme avoir un plan à court, moyen et long terme qui ne dépend pas des autres régions du Canada.
Dans l'immédiat, nous avons environ 2000 infirmières à notre collège d'infirmières, des infirmières formées à l'étranger qui ont de l'expérience et qui veulent pratiquer en Colombie-Britannique. [...] Nous avons des médecins qui ne travaillent pas dans le domaine médical en Colombie-Britannique. Ils sont prêts à travailler
, a-t-il expliqué.
La délégation de la Colombie-Britannique compte aussi aborder d’autres dossiers chauds de la province, notamment les questions du logement, de la réforme du cautionnement ou de l'économie durable.
La délégation comprend la ministre de l'Énergie, des Mines et de l'Innovation, Josie Osborne, le ministre de l’Environnement, George Heyman, le ministre du Logement, Ravi Kahlon, le ministre des Relations avec les Autochtones, Murray Rankin, la ministre de l’Emploi, du Développement économique et de l’Innovation, Brenda Bailey, et la procureure générale Niki Sharma.