Autochtones : l’accord fiscal sur l'essence prend fin au Nouveau-Brunswick

La station service St. Mary's gas bar.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Le torchon brûle toujours entre des communautés autochtones et le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Mardi, la province a officiellement mis fin à une entente qui permettait à ces communautés de récolter des millions de dollars en taxes provinciales sur l'essence. La Première Nation Wolastoqiyik de Sitansisk (St. Mary's) a posé un geste symbolique pour exprimer son mécontentement.
Pour plusieurs communautés autochtones, le remboursement de la taxe sur l’essence a pris fin le 31 janvier. C’est le cas de plusieurs communautés de la Première Nation Wolastoqiyik. Des ententes semblables avec des communauté de la Première Nation Mi’kmaq prendront fin plus tard en 2023.
Pour attirer l’attention sur la fin de l’entente sur la taxe sur l’essence, qui étaient en place depuis plus de vingt ans, Sitansisk a décidé d’offrir un rabais de près de 15 cents le litre, samedi, dimanche et lundi.
La réduction que nous avons accordée tout au long du week-end était juste pour montrer un exemple de ce que nous pouvons faire en tant que communauté autochtone
, explique le chef Allan Polchies.
Des discussions difficiles
Le premier ministre Higgs reconnaît que les Premières Nations peuvent réduire le prix de l’essence, si elles décident de vendre à perte, par exemple. Toutefois, insiste-t-il, la taxe sur l’essence devra être collectée, comme la loi le spécifie.
Les discussions entre la province et les Premières Nations sont au point mort depuis des mois, selon le premier ministre Blaine Higgs. Ce dont je me souviens très précisément, c'est que, notamment avec les Wolastoqiyik, si vous ne parlez pas de l'entente fiscale, on ne vous parlera pas.
Le chef de la Première Nation Wolastoqiyik de Sitansisk, Allan Polchies, dit lui aussi qu’il n’y a pas de discussions pour établir une nouvelle entente. Les discussions n'ont pas lieu, elles n'ont jamais eu lieu avec le cabinet. Je peux vous dire que moi, les chefs, avons rencontré la première ministre et ministre Darlene Dunn, qui est la ministre des Affaires autochtones, donc il y a deux personnes. Il y a tout un cabinet qui prend ces décisions, donc nous savons qui contrôle la conversation à huis clos.
Pas de proposition formelle du gouvernement
Le premier ministre Blaine Higgs dit que le gouvernement est prêt à aider les Premières Nations, selon leurs priorités. Il est question, par exemple, de développement économique, d’éducation, de santé et de services sociaux.
Mais Blaine Higgs reconnaît que la province n’a rien offert de spécifique. Nous disons, vous nous dites ce dont vous avez besoin, et c'est là que les recettes fiscales devraient être dirigées [...], je ne crois pas que nous ayons fait de proposition formelle particulière, qui ait été acceptée ou rejetée
, dit-il.
Mais pour le chef Polchies, il s’agit là d’une forme d’ingérence du gouvernement provincial dans les communautés autochtones.
Le gouvernement Higgs veut avoir le contrôle sur la façon dont nous ces dollars, et c'est bien sûr de la microgestion envers les Premières Nations, car il veut avoir une sorte de contrôle sur la façon dont nous faisons des affaires
, déplore-t-il.
À lire aussi :
Avec les informations d'Alix Villeneuve.