L’Université Laurentienne appelée à faire preuve de plus de transparence
L'Université Laurentienne est sortie de fin novembre 2022 de sa protection des créanciers, qui avait commencé le 1er février 2021. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Miguelle-Éloïse Lachance
Deux ans après le début du processus de restructuration de l’Université Laurentienne sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, qui a pris fin en novembre, des voix s’élèvent de nouveau pour demander à l’institution universitaire de faire preuve de plus de transparence à l’avenir.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO
), la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française et le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury ont souligné l’anniversaire du début de la LACC.Ils réitèrent des demandes effectuées dans les deux dernières années, notamment concernant l’avenir de l’éducation francophone à Sudbury.
La Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française et le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury ont partagé un communiqué commun.
Cet énoncé se veut une réponse démocratique à l’opacité et au manque de redevabilité des acteurs principaux dans le dossier de l’éducation universitaire dans le Nord de l’Ontario
, peut-on lire.
Le communiqué contient une liste de recommandations à l’endroit du gouvernement provincial.
Cela comprend la création d’un mécanisme transparent donnant accès à des informations ouvertes sur les inscriptions aux programmes
, particulièrement pour les programmes en français.
On [est forcé] de faire confiance à la Laurentienne pour les chiffres
, affirme le porte-parole du Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury David Leadbeater.
« J’ai l'impression que les dirigeants de la Laurentienne pensent que juste parce qu’ils disent quelque chose c’est la vérité. Ça prend aussi des données. »
M. Leadbeater voudrait aussi voir plus de transparence en ce qui concerne le financement fédéral que reçoit l’Université.
Le comité et la coalition réclament une enquête publique sur la crise à la Laurentian University
.
M. Leadbeater, qui a perdu son emploi à l’Université Laurentienne, n’est pas convaincu que des changements significatifs ont été rapportés jusqu’à maintenant.
Il note que malgré le départ de certains membres de la haute direction, certains acteurs qui auraient contribué à la crise financière sont toujours en poste.
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Il ajoute que non seulement la haute direction ne s’est pas excusée, mais n’a pas non plus reconnu que l’utilisation de la LACC était une grosse erreur
.
D’où l’importance d’une enquête, selon lui.
Davantage de consultations et de participation de la communauté demandées
Pour sa part, l’AFOLaurentian University
, entre autres pour discuter d’une entente avec l’Université de Sudbury pour le transfert des programmes francophones.
Le président de l’AFO se fasse dans la plus grande transparence et doit être ouverte à toutes et à tous
.
L’AFO
rappelle que l’Université a lancé le processus pour trouver une firme pour mener cette planification« À ce moment névralgique de notre histoire, il est primordial que l’ensemble de la francophonie ait la chance d’y être entendu. »
L'université Laurentienne pas démontré énormément d'écoute de la communauté francophone depuis les derniers mois, comme depuis les 2 dernières années
, ajoute le directeur général de l'AFO , Peter Hominuk.
« Là, on ne comprend toujours pas pourquoi certaines décisions ont été prises. On disait que c'était pour des raisons financières, mais vous savez, certains des programmes qui ont été abolis généraient des profits pour l'institution. »
L’idée que la Laurentienne soit l’unique voix pour les communautés anglophones, francophones et autochtones est terminée
, affirme pour sa part David Leadbeater.
Davantage de marge de manoeuvre depuis la sortie de la LACC
Le vice-recteur aux finances et à l’administration de l’Université Laurentienne par intérim, Michel Piché, affirme que l'établissement a maintenant plus de marge de manoeuvre.
M. Piché a été embauché en août 2021, six mois après le début de la restructuration. Il occupait auparavant le même poste à l’Université Carleton, à Ottawa.
Il affirme que les réunions du conseil d'administration, entre autres, sont maintenant plus transparentes.
Le vice-recteur ajoute que le personnel et les autres membres de la communauté universitaire ont maintenant plus d'occasions de se faire entendre.
« L'Université a mis en place une approche de consultation vraiment différente quant à la planification budgétaire pour la prochaine année qui inclut la plupart des gestionnaires et aussi des membres des syndicats des employés, quelque chose qui même avant la LACC n'avait pas été fait. »
M. Piché assure que les informations pouvant avoir un impact sur les finances, par exemple une baisse d'inscriptions, seront partagées de façon transparente.
Virginia Torrie, professeure agrégée à la faculté de droit de l’Université du Manitoba, se spécialise dans les questions concernant les faillites et l’insolvabilité.
Elle a notamment écrit des articles académiques sur l'Université Laurentienne.
Elle fait remarquer que le processus de la LACC vise assez étroitement à résoudre les difficultés financières et qu'il ne favorise pas (en soi) une plus grande transparence dans les institutions qui y sont soumises.
« Il est probablement un peu tôt pour juger si l'organisation restructurée est plus transparente. Je pense que cela dépendra beaucoup de la façon dont les choses se dérouleront sous la nouvelle administration qui est maintenant en place, et c'est le temps qui le dira. »
Avec les informations d'Aya Dufour
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Déclaration commune de la Coalition et du Comité triculturel (Nouvelle fenêtre)