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Le sauvetage de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, une réelle urgence

La mairesse de Montréal, les opposants politiques, mais aussi des représentants des usagers de l'hôpital s'inquiètent du flou entourant la rénovation de l’un des centres hospitaliers les plus importants de la métropole.

L'entrée de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

La Ville de Montréal est engagée depuis 2021 dans des discussions sur le projet de modernisation de l'hôpital d'une valeur de 4,2 milliards de dollars.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Le sort incertain de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, structure « en lambeaux », s’est invité dès le deuxième jour de la rentrée parlementaire à l'Assemblée nationale du Québec. Les actions se multiplient pour presser le gouvernement Legault de concrétiser le projet de modernisation de cet hôpital phare de l’est de Montréal, embourbé dans des délais bureaucratiques.

La mairesse de Montréal Valérie Plante a publié mercredi matin une lettre ouverte dans le Journal de Montréal, dans laquelle elle écrit sa vive inquiétude face aux soins de santé menacés et aux ruptures de services potentielles.

Elle critique notamment la proposition de déconstruire une partie d’un édifice contaminé tout en déménageant les patients à d’autres étages du même site.

Mme Plante réclame une proposition claire du gouvernement et s’interroge sur les impacts des travaux par phasage sur les services de santé au sein de cet établissement névralgique pour l'est de Montréal.

Sa lettre a cheminé jusqu’au Parlement, mercredi, où les partis d’opposition ont souligné l’urgence de la situation et appelé le gouvernement Legault à endosser ses responsabilités.

En août 2021, le ministre de la Santé a promis la modernisation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, avec 720 lits, pour un coût estimé alors 2,5 milliards de dollars, a rappelé Vincent Marissal, député solidaire de Rosemont.

Dix-huit mois plus tard d’inaction, d’inflation, le projet n’avance pas, mais il recule, a-t-il attaqué. Maintenant, il est question de rénover le vieux cruciforme [l'un des pavillons] qui tient avec de la broche!

Lors de son intervention, le député de Québec solidaire a sollicité un échéancier sans tataouinage face aux questions qui persistent sur les retards du vaste projet de modernisation, dont les coûts ont explosé à plus de 4,2 milliards de dollars en raison de la surchauffe dans l'industrie de la construction.

Gros plan sur le visage de Paul St-Pierre Plamondon en point de presse. Des drapeaux du Québec sont à l'arrière-plan.

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Un manque de lits

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a lui aussi assuré partager l’inquiétude de la mairesse Valérie Plante, mercredi. Tout est anormal, a-t-il résumé en dénonçant le manque de lits et d'ambulances dans le secteur. Je m’attends à ce que François Legault et Christian Dubé prennent leurs responsabilités.

Si on veut attirer de la main-d'œuvre à l'hôpital, le milieu de travail compte, a fait remarquer l’opposant péquiste sur les graves difficultés de recrutement. Le personnel soignant est à ce point exaspéré qu’une menace de démission massive du personnel infirmier à l’urgence en janvier a conduit à la nomination d’une médiatrice.

« Ça devient un enjeu de sécurité pour la population de l’est de Montréal [...] Des gens voient leur vie et leur santé menacées par ce manque de responsabilité qu’on devrait avoir vis-à-vis de la population »

— Une citation de  Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a lui aussi dénoncé le flou entourant le projet de modernisation de cet hôpital. Le résultat final de la phase deux n'est pas clair, a-t-il soulevé. Nous ne savons même pas quel sera le résultat final de l'ensemble du projet.

Quand nous avons quitté le gouvernement en 2018, nous avions un plan pour augmenter la capacité de l'hôpital, mais le gouvernement a décidé de le réviser et maintenant nous voyons que le projet ne va pas de l'avant, a-t-il poursuivi en conférence de presse.

Faire les choses dans l’ordre

Aux critiques émises mercredi contre l'enlisement du dossier, le ministre de la Santé Christian Dubé a répondu vouloir faire les choses dans l'ordre.

Christian Dubé en mêlée de presse devant l'hôpital.

Le ministre de la Santé Christian Dubé en mêlée de presse devant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Les anciens gouvernements promettaient des montants qui étaient tout à fait irréalistes, a-t-il rétorqué. L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, c’est un hôpital phare, on va livrer la marchandise, mais il faut que ce soit fait correctement.

L'édifice en lambeaux complexifie le projet, a-t-il justifié.

« Il faut absolument trouver la façon de construire le nouvel hôpital de la bonne façon et rigoureuse, c’est ce que nous faisons présentement. »

— Une citation de  Christian Dubé, ministre de la Santé

La même journée, le ministre de la Santé a reçu une lettre du Comité des usagers de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont dénonçant la situation inacceptable du projet de rénovation.

Le chantier par étapes, les délais de travaux qui s'étirent, l'impact sur les soins dispensés aux patients, tout comme l'effet négatif sur l'attractivité d'un milieu de travail qui peine déjà à recruter du personnel, figurent parmi leurs arguments.

Nous vous demandons de reconsidérer le projet de rénovation et de privilégier un projet de reconstruction, concluent les signataires.

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