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L’épandage de sel, une menace pour la biodiversité, selon Garde-rivière des Outaouais

Une épandeuse de sel sur la route.

L'organisme Garde-Rivière des Outaouais lance une mise en garde contre l’épandage de sel sur les routes et les trottoirs qui, selon lui, constitue une menace pour l’environnement et la biodiversité. Le reportage de Nelly Albérola.

Photo : CBC

Un organisme voué à la protection de la rivière des Outaouais lance une mise en garde contre l’épandage de sel sur les routes et les trottoirs qui, selon lui, constitue une menace pour l’environnement et la biodiversité.

Selon Garde-rivière des Outaouais, le chlorure de sodium produit par le sel une fois dissous dans les cours d'eau est nocif pour des espèces comme les salamandres, les libellules, les grenouilles et les poissons, notamment.

Cette semaine marque la Semaine de réduction du sel de voirie. Depuis quelques années, l'organisme Garde-rivière des Outaouais s'implique et mène des études sur l'impact du sel d'épandage sur l'environnement.

Selon la directrice général de l'organisme, chaque fois qu’on déglace la route avec du sel, il se répand dans nos cours d’eau. La surutilisation du sel fait mal. Dès que le sel se rend dans le cours d’eau, il se transforme en sodium et en chlorure. Le chlorure de sodium rend ainsi toxiques nos cours d’eau. Dès lors, la biodiversité s’en trouve attaquée avec des effets directs sur des espèces , explique Laura Reinsborough.

Laura Reinsborough qui sourit.

Laura Reinsborough, directrice générale de Garde-rivière des Outaouais.

Photo : Radio-Canada / Nelly Alberola

Mme Reinsborough soutient que pour protéger notre environnement et la biodiversité, il faudrait une utilisation rationnelle du sel pour le déglaçage des routes.

« Pour une allée ou le stationnement de deux voitures, la quantité de sel recommandé est l’équivalent d’une tasse de café. Ce qui est très peu et raisonnable. Mais nous en utilisons beaucoup plus que nécessaire »

— Une citation de  Laura Reinsborough, directrice générale Garde-rivière des Outaouais

Des niveaux de toxicité aiguë, selon des études

La directrice générale de Garde-rivière des Outaouais souligne que c’est la quatrième année consécutive que son organisme mène des études sur l’impact de l’épandage de sel sur les ruisseaux de la région afin de déterminer la quantité de chlorure de sodium qu’ils contiennent. Les résultats de ces études auraient montré que 80 % des ruisseaux étudiés ont un niveau de toxicité aiguë en lien avec le sel.

Aux dires de celle qui dirige la Garde-rivière des Outaouais, ces résultats sont particulièrement frappants à Gatineau et Ottawa, notamment dans des quartiers comme Orléans, Fallingbrook et Bayshore, dans la capitale fédérale, où le niveau de contamination des rivières serait très critique.

Une vague d'eau frappe un arbre

Selon Garde-rivière des Outaouais, le sel d'épandage qui se retrouve dans les cours d'eau représente une menace pour l’environnement et la biodiversité. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / CBC/Amanda Pfeffer

Mme Reinsborough ajoute que les gouvernements municipaux essaient d’apporter des améliorations, mais ils ne sont pas les seuls acteurs. Il y a aussi les résidents installés près des rivières qui utilisent le sel d'épandage à des fins personnelles et également les entreprises. Pour elle, c’est l’ensemble des parties prenantes qui doivent améliorer leurs habitudes d’utilisation du sel.

Des solutions alternatives

Laura Reinsborough, fait savoir que le problème pourrait être résolu par l’utilisation du sable en remplacement du sel.

« Souvent les gens utilisent le sel pour la traction, ils pourraient le remplacer par le sable qui est tout aussi efficace et pas du tout polluant. »

— Une citation de  Laura Reinsborough, directrice générale Garde-rivière des Outaouais

Pour ce faire, elle recommande aux acteurs impliqués d’utiliser moins de sel en diversifiant la formule utilisée avec du sable pour continuer à rendre les routes et les trottoirs plus sécuritaires.

Elle renchérit pour dire que les restes de café peuvent aussi jouer ce rôle de sécurisation des chaussées.

Des initiatives municipales

Du côté de la ville de Gatineau, on dit être conscient du problème. Raphaël Lavoie, agent de communication à la ville de Gatineau, mentionne que les services de la Ville utilisent un mélange de sel et de pierre de riz pour garder la chaussée sécuritaire.

Selon lui, cette technique fonctionne à l’aide d’un algorithme. Ainsi les ordinateurs calculent en fonction de plusieurs paramètres comme la température ambiante et celle de la chaussée. Ce procédé aurait pour avantage de déterminer le degré de mélange entre le sel et la pierre de riz. Pour lui, cela répond au souci constant de la Ville de Gatineau à trouver l’équilibre entre la protection de l’environnement et la sécurité des usagers.

Dans la même veine, il explique que dans le passé, la Ville a mené plusieurs initiatives afin de trouver une alternative au sel, mais qu’elles s’étaient toutes soldées par des résultats peu concluants pour la sécurité des piétons et des automobilistes sur le réseau routier.

Selon les chiffres fournis par le service des communications de la Ville de Gatineau, elle commanderait chaque année 35 000 tonnes de sel d’épandage en raison de 115 dollars la tonne. Toujours selon la même source, 20 % de cet inventaire est revendu aux entrepreneurs mandatés par la Ville. 

Concernant la pierre de riz, 5 000 tonnes sont nécessaires chaque année dont le prix de la tonne avoisinerait les 18 dollars.

Par ailleurs, la Ville de Gatineau rappelle que la quantité de sel et de pierre de riz utilisée chaque année demeure stable.

Une femme au manteau vert marche sur un trottoir glacé avec son sac réutilisable à l'épaule.

Les hautes bordures de neige et la glace sur les trottoirs rendent la tâche difficile pour les piétons. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

À Ottawa, même son de cloche. Dans un courriel transmis à Radio-Canada, la Ville d’Ottawa assure qu’elle a adopté les meilleures pratiques de gestion de l’épandage de sel afin de minimiser les répercussions sur l’environnement tout en assurant les conditions routières requises pour la sécurité publique.

À cet effet, toujours selon le courriel,  elle aurait mis en place une nouvelle norme municipale qui consiste à utiliser des lames au carbure recouvertes de caoutchouc sur sa flotte de chasse-neige. Cette technologie a été mise à l’essai au cours des dernières années et s’est révélée très prometteuse pour mieux déblayer les routes, ce qui permettra d’épandre moins de sel. 

Au moment d'écrire ces lignes, la Ville d'Ottawa n'avait aucune donnée quant à la quantité de sel utilisé chaque à fournir.

Avec les informations de Nelly Alberola

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