Garderie : plus de places chez les anglophones que les francophones, dénonce un organisme

La province veut encourager la création de places pour nourrissons. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a lancé un premier appel d'offres pour la création de nouvelles places en garderie. Des organismes dénoncent qu’une part minime des nouvelles places est accordée au secteur francophone.
Dans le cadre de son entente avec Ottawa pour diminuer le coût des services de garde, le Nouveau-Brunswick veut créer 3400 nouvelles places pour les enfants d’âge préscolaire d’ici 2026.
Mardi, les exploitants des garderies de la province, ou ceux qui souhaitent le devenir, ont accédé au premier appel d’offres.
La présidente de l’Association francophone des garderies éducatives du Nouveau-Brunswick Renay Martin-Landry a été estomaquée par ce qu’elle a découvert. Selon ses calculs, l'offre est inégale entre les secteurs francophone et anglophone.
« C’est décevant. [...] On réalise que finalement c'est 1600 places pour le secteur anglophone et seulement 300 places pour le secteur francophone. C’est beaucoup d’écart. »
Selon l’AFGENB
, la province a basé cette décision sur les données du recensement de 2016.Une erreur, selon Mme Martin-Landry, puisque les données ne tiennent pas nécessairement compte des besoins des familles exogames qui résident dans une région minoritaire.
De son côté, l’Association des parents francophones du Nouveau-Brunswick croit aussi que cet argument est biaisé.
Ces données ne permettent pas d’établir un portrait juste des ayants droit ou du choix de la langue d’éducation puisqu’on s’y limite à une question sur la langue parlée à la maison
, indique sa directrice générale Chantal Varin par voie de communiqué.
Selon les deux organismes, il y a un risque si des parents francophones ou de familles exogames n’arrivent pas à avoir accès à des services en français.
On sait déjà qu'environ 20 % des enfants francophones ne fréquentent pas l'école de langue française, et on devrait tous travailler fort pour inverser cette tendance
, souligne Mme Varin.
À lire aussi :
Le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance n’avait pas répondu à nos demandes au moment d’écrire ces lignes.
Les organismes espèrent que le tir sera corrigé lors du prochain appel d'offres prévu cet automne.
Du financement pour les bébés
Le gouvernement provincial a annoncé les subventions disponibles pour les personnes qui voudraient se lancer dans l’exploitation d’une garderie ou qui veulent créer des places dans des établissements existants.
- Démarrage d’une garderie en milieu familial : 6000 $
- Démarrage d’un centre de la petite enfance à but lucratif ou non lucratif : 270 000 $
- Subvention pour nourrisson (tout nouvel établissement) : 5000 $ /place
- Subvention pour un enfant d’âge préscolaire (tout nouvel établissement) : 500 $ /place
- Subvention pour nourrisson (garderie en milieu familial existante) : 3000 $ / place
- Subvention pour nourrisson (CPE à but lucratif ou non lucratif existant) : 10 000 $ / place
Le gouvernement va considérer tous les établissements pour l’octroi de ces demandes, mais la priorité sera toutefois accordée aux centres à but non lucratif et aux garderies en milieu familial.
Il sera aussi possible pour les garderies de faire une demande en tout temps pour augmenter les places pour les bébés de moins de 15 mois, pour autant que trois places soient créées minimalement.
Avec des informations de l’émission La matinale d’ICI Acadie