Un congélateur pour demander un gel des loyers au Québec

Dans le plus récent rapport de la SCHL sur les logements locatifs, on a pu apprendre que les taux d'inoccupation des logements à moins de 1000 $ par mois se situent sous la barre de 1 %.
Photo : Radio-Canada
Le froid n'a pas empêché plusieurs organismes et une soixantaine de citoyens de Québec de réitérer leur demande en faveur d'un gel des loyers au Québec. Mercredi matin, ils ont manifesté devant les bureaux du Tribunal administratif du logement et ont offert un congélateur à la nouvelle ministre responsable de l'Habitation, France-Élaine Duranceau.
La Coalition de Québec contre les hausses de loyer a livré le congélateur rempli d’avis d’augmentations abusives
pour illustrer sa demande.
On demande au gouvernement, pour l'année 2023, un gel des augmentations de loyer : les locataires étouffent et n'arrivent plus à se loger adéquatement parce que les loyers ont augmenté de façon abominable depuis des années
, déplore Nicole Dionne, coordonnatrice au Bureau d'animation et information logement (BAIL).
Ce gel est possible dès maintenant, selon elle, puisque la période de reconduction des baux bat son plein. [Le gouvernement] n’aurait aucun problème à le faire immédiatement.
Il s'agit d'une demande répétée depuis plusieurs années au Québec. Or, cette année, les taux d'ajustement récemment annoncés du TAL sont particulièrement élevés
, selon le BAIL . Ces taux servent de baromètre pour justifier les augmentations de loyer pour l'année en cours.
Les propriétaires profitent du fait qu'on parle beaucoup du coût de la vie qui a augmenté et ils vont en profiter pour demander des augmentations nettement supérieures à ce que le Tribunal accorderait
, déplore Nicole Dionne.
Selon elle, au cours des trois dernières années, les loyers ont connu une hausse moyenne de 13 %. C'est la période où le loyer a augmenté le plus depuis 30 ans. On est déjà dans un contexte d'augmentations abusives.
Nicole Dionne estime que le gouvernement fait preuve de mépris
envers les locataires puisque la CAQ n'a jamais répondu aux demandes de rencontre avec le ministère de l'Habitation.
Le droit au logement
Le collectif La ville que nous voulons
, qui appuie la mobilisation, rappelle qu'il faut aborder ce problème en parlant de droit au logement.
N'oublions pas que le droit au logement est reconnu par plusieurs textes fondamentaux. C’est le cas, implicitement, de la Charte québécoise des droits et libertés ainsi que du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, sans oublier la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies
, avance Serge Roy, porte-parole du collectif. Malheureusement, nous ne pouvons que constater la faiblesse des décisions des gouvernements pour assurer le respect de ces droits, particulièrement dans le cas du droit au logement.
« La région de Québec n’échappe pas à cette crise. Il est temps que les gouvernements prennent des mesures concrètes pour que nous sortions de cette crise. »
Dans le plus récent rapport de la SCHL sur le logement locatif, on pouvait apprendre que les taux d'inoccupation des logements à moins de 1000 $ par mois étaient sous la barre des 1 %, pointant ainsi la rareté de ce type d'habitation à Québec.