Une famille autochtone demande des excuses après la destruction d’un monument funéraire

Le monument funéraire pour les deux défunts autochtones a été détruit en octobre dernier.
Photo : Avec l'autorisation de Jonathan Morin
Une famille demande des excuses à la municipalité de Pickle Lake, dans le Nord-Ouest de l'Ontario, à la suite de la destruction dans son cimetière d'un monument funéraire inspiré des traditions autochtones pour honorer les défunts.
L’été dernier, la famille Wassaykeesic, de la Première Nation de Mishkeegogamang, a entouré les tombes de Nellie et Ruth Wassaykeesic d’une clôture blanche dans le cimetière de la municipalité de Pickle Lake. Il s'agit d'une pratique courante chez les Ojibwés pour honorer les défunts.
La famille dit avoir obtenu la permission d'Anita Everett, qui était à l'époque une commis-trésorière pour la municipalité de Pickle Lake.
La Première Nation Mishkeegogamang est voisine de Pickle Lake, et des membres de la communauté vivent dans la ville et aux alentours.
En octobre, lors d'une visite au cimetière, la famille a constaté que le mémorial avait été démoli et que les matériaux étaient empilés près d'un bureau municipal.
Ils pensent que les fonctionnaires municipaux sont responsables du démantèlement du mémorial.
CBC/Radio-Canada n'a pas pu vérifier de manière indépendante le déroulement exact des événements, mais a parlé avec quatre membres de la famille Wassaykeesic à ce sujet.
Jonathan Morin, le conjoint de Stephanie Wassaykeesic qui est la fille d’un des défunts a partagé avec CBC/Radio-Canada une vidéo d'une conversation qu'il a enregistrée lors d'une visite au bureau municipal de Pickle Lake pour comprendre ce qui est arrivé avec le monument.
La vidéo semble le montrer en train de parler avec Jamie Hussey, qui selon les listes de personnel de la municipalité est actuellement la commis-trésorière de Pickle Lake.
Dans la vidéo, elle reconnaît que la municipalité a enlevé la clôture et dit qu'elle n'était pas conforme aux règlements municipaux, qui n'autorisent pas les clôtures autour des lots dans son cimetière.
Elle a ajouté qu'il n'y a aucun document indiquant que la famille Wassaykeesic a reçu la permission d'ériger la clôture.
Le règlement de la communauté concernant les cimetières interdit les clôtures en fer, en bois, en plastique ou en béton autour des lots.
Le maire de Pickle Lake, James Dalzell, n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de CBC/Radio-Canada et une réceptionniste du bureau municipal a indiqué que la municipalité ne ferait aucun commentaire sur cette histoire.
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La famille demande des excuses
Les Wassaykeesic disent qu'ils peuvent comprendre pourquoi la Ville a démantelé le mémorial, mais ils estiment que le processus a été irrespectueux.
Ils demandent des excuses et veulent que les règlements administratifs soient modifiés afin que les familles autochtones puissent honorer leurs proches.
Tom Wassaykeesic, un membre de la famille, affirme qu’il aurait voulu que la famille soit prévenue.
S'ils avaient simplement téléphoné et dit : "OK, nous sommes revenus sur notre décision, nous vous donnons la possibilité d'aller au cimetière et de démonter la structure", nous l'aurions fait
, explique-t-il.
Il indique avoir écrit une lettre au maire et au conseil municipal de Pickle Lake pour exiger une réponse à la demande d'excuses de la famille, mais dit avoir été ignoré.
Il s'agit simplement d'avoir des excuses. Nous ne demandons pas de compensation, juste de recevoir des excuses de la Ville pour dire qu'elle regrette que tout cela soit arrivé et que cela ne se reproduira pas pour une autre famille
, dit-il.
La famille attend toujours une réponse des responsables municipaux, mais n'est pas optimiste.
Je n'ai reçu aucune réponse de la part du maire et du conseil, et je crois honnêtement qu'ils ne vont jamais s'excuser
, conclut M. Wassaykeesic.
Avec les informations de Sarah Kae de CBC.