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Les salons de coiffure, des points de repère de la communauté noire de Winnipeg

Meron Abel coiffe un client.

Le coiffeur Meron Abel, qui travaille au salon Mehari, rue Kennedy, explique avoir aidé beaucoup d'étudiants nouveaux arrivants à se repérer dans la capitale manitobaine au cours des années.

Photo : Radio-Canada / Godlove Kamwa

Plusieurs nouveaux arrivants noirs se sont intégrés à Winnipeg à partir de rencontres fortuites dans un des nombreux salons de beauté au centre-ville de la capitale manitobaine.

Venue se faire refaire les tresses au salon Dodo Style, rue Vaughan, Hope Leal, d’origine nigériane, entretient discrètement sa coiffeuse de ses ventes de la veille. La conversation entre les deux femmes témoigne d'une complicité qui va au-delà d’une simple relation entre coiffeuse et cliente.

On se met ensemble pour se lancer dans les affaires, dit-elle, sans donner plus de détails.

Angela Ekeke, sa coiffeuse, d’origine camerounaise, renchérit en disant qu'elle se réjouit d’avoir fait la connaissance de cette partenaire par l’entremise d’autres clientes, il y a quelques années.

Angela Ekeke et Hope Leal devant un coin du salon de coiffure qui montre des perruques.

Angela Ekeke et Hope Leal, respectivement d'origine camerounaise et nigériane, se sont rencontrées à Dodo Style il y a quelques années.

Photo : Radio-Canada / Godlove Kamwa

Tresser une tête peut prendre jusqu’à quatre heures et, donc, l’ambiance du salon peut déboucher sur tous les sujets, y compris des éléments du jardin secret de cette clientèle généralement constituée d’immigrantes.

Beaucoup de femmes se réunissent ici, elles parlent de tout et de rien, dit Angela Ekeke. Elle veut surtout montrer la toile de nouvelles amitiés qui se tisse chaque jour dans ce petit coin de mode africaine.

C’est ici que j’ai eu les adresses de supermarchés où on pourrait trouver de la bonne nourriture africaine, raconte une autre cliente pressée de scruter les murs de perruques du salon.

Le bâtiment qui jouxte la boutique Dodo Style abrite l’institut de beauté pour hommes Zizu.

Installé rue Vaughan depuis de nombreuses années, Zizu est l’un des plus anciens barbiers de Winnipeg. En plus de sa clientèle multiraciale, son salon accueille surtout une forte communauté érythréenne.

Certains de ses anciens collaborateurs ont leurs propres boutiques dans les environs.

En effet, une série de salons de coiffure reprennent vie au croisement des rues Graham et Kennedy, au grand bonheur des membres de la communauté noire.

Beaucoup de nouveaux arrivants viennent se renseigner sur leurs études et les moyens de s’adapter à leur nouvelle vie à Winnipeg, comme l'explique Meron Abel entre deux coups de tondeuse au salon Mehari, rue Kennedy.

Un salon de coiffure à l'angle de deux rues du centre-ville de Winnipeg.

En dehors des restaurants, les salons de beauté occupent la majorité des espaces dans certaines rues du centre-ville de Winnipeg.

Photo : Radio-Canada / Godlove Kamwa

Découvrir une coiffeuse, découvrir une communauté

C’est à partir des réseaux communautaires que Decheznous Mingwiki a fait ses débuts au Manitoba en 2019. Il avait pourtant suivi une formation au Canada pour obtenir sa qualification de coiffeur, après ses études de coiffure en Afrique du Sud.

J’ai commencé par les prestations à domicile, raconte le barbier d’origine congolaise, désormais propriétaire de Hair By DG, au croisement de Vaughan et de Portage.

Certains clients gardent les contacts pour toujours, soutient Élisabeth Mague, à quelques encablures de cette rue des salons au cœur de la capitale manitobaine.

La coiffeuse d’origine camerounaise vit à Winnipeg depuis 23 ans, dont 17 consacrés à l’exercice de son art au 621, avenue Portage.

Elisabeth Magué.

Les salons de coiffure sont une porte d’accès à certaines communautés d’immigrants, telles que les communautés noires, selon Élisabeth Magué.

Photo : Radio-Canada / Godlove Kamwa

Elle raconte qu’une de ses clientes à la recherche d'un logement a récemment trouvé de l’aide à partir des contacts noués au salon Élisabeth coiffure. La cliente aurait été orientée vers des personnes de bonne volonté au sein de la communauté haïtienne du Manitoba.

La cheffe d’entreprise ajoute que l’une de ses plus récentes stagiaires est une nouvelle arrivante qui vient souvent les samedis pour apprendre à coiffer.

Elle devra cependant s’armer de patience pour retrouver l’achalandage habituel, car les postes de coiffeur ou de coiffeuse restent vides dans la plupart des établissements.

En plus de la pandémie, les gens ont fait beaucoup de dépenses pendant la période des Fêtes, explique l’unique cliente installée devant le mur de miroirs.

Sa coiffeuse et elles se disent que, à l’approche de la Saint-Valentin, le 14 février, elles sont en droit de rêver de lendemains qui chantent.

Mois de l'Histoire des Noirs dans l'Ouest canadien

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