Des propriétaires confrontés à des fraudes de location

La Nouvelle-Écosse est aux prises avec une pénurie de logements alimentée par un manque d'offre et une forte croissance démographique, ce qui rend le marché propice à la fraude alors que les gens tentent de trouver un logement.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Certains propriétaires néo-écossais ont été pris au dépourvu après avoir vu des gens se présenter à leur porte, prêts à emménager dans leur maison.
Vanessa Childs Rolls de Sydney, en Nouvelle-Écosse, est revenue de l'épicerie pour trouver deux étudiantes étrangères à sa porte qui regardaient par les fenêtres.
Elles lui ont dit qu’elles avaient répondu à une annonce en ligne, signé un faux bail et versé un acompte pour emménager dans la maison.
Mon mari leur a dit qu’il était vraiment désolé, mais qu’elles ne pouvaient pas louer cette maison parce qu'elle n'est pas à louer
, raconte-t-elle.
Ce n'était pas une bonne situation.
Vanessa Childs Rolls dit que sa famille vit dans la propriété depuis 20 ans et ne l'a jamais mise en location.
Elles n'étaient pas très contentes et elles avaient l'air désemparées
, raconte la propriétaire. C'était très gênant et inconfortable pour nous.
En outre, les jeunes filles avaient déjà donné leur avis de départ et devaient quitter leur appartement dans les deux semaines suivantes et n’avaient nulle part où aller.
Situations tendues et difficiles
La Nouvelle-Écosse est aux prises avec une pénurie de logements alimentée par un manque d'offre et une forte croissance démographique, ce qui rend le marché propice à la fraude. La région d'Halifax a un taux d'inoccupation de 1 % depuis octobre 2022.
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Nathalie Vogel d'Halifax raconte que l'année dernière, trois ou quatre personnes se sont présentées chez elle dans l'espoir d'obtenir les clés d’un logement.
Après leur avoir dit que l'endroit n'était pas à louer, Nathalie Vogel a vu une annonce en ligne qui mentionnait son adresse, mais comportait des photos différentes des chambres.
Elle indique que la plupart des personnes qui se sont présentées étaient vulnérables ou cherchaient désespérément un logement.
Par exemple, un homme est venu d’Edmonton par avion pour rester auprès de son père mourant.
Il avait donné un acompte. Je pense qu'il avait envoyé environ 500 $ à cette femme. Et il m'a aussi montré la même annonce
, dit-elle.
Dans un autre cas, un homme s'est mis en colère après avoir cru que Nathalie Vogel était l'escroc.
Il criait sur le pas de ma porte et je lui répétais que j’étais désolée, mais qu’encore une fois, on ne louait pas de chambres.
Sonya Major est copropriétaire d'une société de gestion immobilière à Lunenburg, en Nouvelle-Écosse.
Un jour, elle a reçu un appel téléphonique des locataires d'une propriété qu'elle gère. Un jeune couple de Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse, est arrivé pour emménager après avoir versé un acompte de 2000 $.
C'était bouleversant pour tout le monde, bien sûr
, raconte Sonya Major. Ils pensaient qu'ils déménageaient ce jour-là, alors ils avaient tout emballé et ils étaient prêts.
Dans tous les cas rapportés plus haut, la police a été contactée à propos de ce qui s’est passé.
Ce que la GRC recommande
Le porte-parole de la GRC, le capitaine Guillaume Tremblay, rappelle que les locataires ne devraient jamais verser de caution sur une maison qu'ils n'ont pas visitée en personne.
Il dit qu’il faut se méfier lorsque les propriétaires disent qu'ils sont trop occupés pour leur faire visiter un appartement ou lorsqu'ils font pression sur les gens en disant qu'ils ont plusieurs offres de location.
Il rappelle aussi que les gens ne devraient jamais envoyer d'argent par virement électronique pour réserver un appartement.
L’agent Tremblay admet que les enquêtes sur les crimes financiers sont complexes, car elles impliquent de nombreuses demandes judiciaires et de mandat pour obtenir des informations auprès des banques.
Souvent, l'argent change de mains tant de fois que ça rend extrêmement difficile pour les enquêteurs de suivre cet argent
, dit-il.
Malgré tout, il demande aux personnes victimes d'arnaque de rapporter la fraude à leur police locale.
Avec les informations de Erin Pottie de CBC