La dévitalisation des quartiers favorise la criminalité, dit Michel Angers

Pour le première fois en trois ans, le maire de Shawinigan Michel Angers a livré son bilan de l’année devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Pour la première fois depuis la pandémie, le maire Michel Angers a livré son traditionnel discours Bilan et perspective devant les membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Shawinigan, mardi matin. Il est revenu sur une année marquée par une crise de l’eau potable et sur les projets à venir pour 2023. Questionné sur la hausse du taux de criminalité dans certains secteurs de la ville, le premier magistrat a mentionné que ce sont « les logements à prix modiques qui attirent les vendeurs de drogue » et que la solution passe par la revitalisation.
Michel Angers y est allé de cette déclaration après qu'une intervenante lui ait demandé ce qu’il comptait faire en réaction au bilan 2021-2022 de l’unité de la Sûreté du Québec à Shawinigan. Le nombre de crimes contre la personne a connu un sommet en cinq ans, constate le corps policier.
Selon le maire de Shawinigan, les méfaits sont concentrés dans les secteurs défavorisés, dont les quartiers Saint-Marc et Christ-Roi ainsi que dans certaines zones de Grand-Mère. Le fait que les logements soient moins chers qu’ailleurs peut attirer une certaine clientèle propice à la revente de drogues ou autres. Plus ça coûte cher, si on va vers des périphéries, moins il y en a. Ils se concentrent au centre-ville
, a-t-il soutenu.
Or, les données de la Sûreté du Québec indiquent plutôt que les délits relatifs aux drogues et aux stupéfiants sont restés stables.
Le portrait change drastiquement pour d’autres infractions. Les infractions de voies de fait sont passées de 369 à 447 en un an. Mais, c’est surtout le nombre de dossiers d’agressions sexuelles qui a explosé, passant de 77 à 102, soit une hausse de 32 %.
Michel Angers estime tout de même que la solution passe par la revitalisation des quartiers populaires. Il note toutefois un problème : les nouveaux propriétaires d’immeubles à logements, bien souvent de Montréal
, laissent leurs unités à l’abandon, ce qui exacerbe la dévitalisation.
Si la bâtisse appartient à des gens de la place, ils s'occupent davantage de ce qui se passe à l'intérieur. Ceux qui viennent de l'extérieur et ne sont jamais ici, laissent faire ça
, a-t-il déploré.
Lightening Energy : pas un autre Taïga
L’allocution du maire, qui s’est déroulée devant une assistance de près de 150 personnes, était aussi l'occasion de présenter les grandes priorités du conseil municipal en 2023. Michel Angers a offert une mise à jour sur certains grands projets, dont celui de Lightening Energy Réseau Allégé Québec, qui prévoit construire à Shawinigan une usine de fabrication de cellules de batteries et de systèmes de stockage d’énergie.
Le premier magistrat est convaincu qu’il assistera à une première pelletée de terre en 2023, ce qui viendrait concrétiser le projet évalué à plus d'un milliard $.
« On ne parle pas d’une startup. Taiga est une jeune entreprise qui travaille sur du financement, tandis qu’eux sont bien établis. Leur principal client est l’armée américaine », a-t-il fait valoir.
« Des choix difficiles sont à venir »
Michel Angers a débuté son discours en parlant du sujet qui a retenu l’attention en 2022, soit l’avis d’ébullition. Il a rappelé que l’usine de filtration du Lac-à-la-Pêche ne se replacera probablement pas
et que des choix difficiles sont à venir.
La solution de rechange est, selon lui, prête à être présentée au gouvernement. Une rencontre devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.Avec les informations de Raphaël Brouillette