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Une famille songe à poursuivre la DPJ après une fouille à nu sur un adolescent

L'entrée du centre jeunesse.

Le centre jeunesse Val-du-Lac, à Sherbrooke

Photo : Radio-Canada / Bertrand Galipeau

Radio-Canada

Des parents songent à poursuivre la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) à la suite d'une fouille à nu qui aurait été effectuée sur leur adolescent de 16 ans en avril 2022. Il était alors un usager du centre jeunesse Val-du-Lac, à Sherbrooke.

Radio-Canada a parlé au père de l'adolescent au téléphone mardi après-midi. Ce dernier reste anonyme pour préserver l'identité de son fils, comme le prévoit la Loi sur la protection de la jeunesse.

Les événements seraient survenus en avril dernier. Les responsables du centre jeunesse auraient cherché une clé maîtresse de l'établissement, et l'adolescent aurait été soupçonné de l'avoir volée. Des agents auraient ensuite procédé à une fouille à nu. Selon le père de l'adolescent, cette dernière se serait passée dans la chambre du jeune, en présence de deux agents.

Ils ont procédé à la fouille complète. Il était nu sous une robe de chambre. Ils lui ont fait faire des squats, ils l’ont fait tousser. L'objectif de ça [...], c'était de voir s'il avait une clé dans sa cavité anale, raconte son père. Il s’est vraiment senti coincé.

Selon le père, la fouille ne s'est pas faite avec le consentement de son fils. Les parents ont été mis au courant des faits après coup.

« Ce sont des adultes qui ont fait ça à un enfant, je n'en reviens pas. [...] Il l'a sur le cœur et, d'après moi, il va le traîner longtemps. Ça a fait une tache dans son cœur d'enfant. »

— Une citation de  Père de l'adolescent

Mon fils a des antécédents d'agression sexuelle, le centre le savait en plus. [...] Il s'est senti comme un moins que rien, il s'est senti comme "tu peux faire ce que tu veux avec moi, je n'ai rien à dire", ajoute-t-il.

La famille a depuis retiré l'adolescent du centre jeunesse Val-du-Lac. Le père indique que le lien de confiance est complètement brisé avec la DPJ

« Cette journée-là, tout s'est brisé. Dans les jours qui ont suivi, quand j'ai vu mon fils dépérir, j’ai bien vu que ça ne marchait pas. Il n'était pas bien dans sa peau, il était pris avec ces adultes-là tous les jours. »

— Une citation de  Père de l'adolescent

Possible poursuite

La famille a déposé une plainte au CIUSSS dans les semaines qui ont suivi la fouille. Elle dit avoir reçu une lettre expliquant les événements, mais souligne toujours espérer obtenir des excuses de la part de l'établissement de santé et de la DPJ.

La famille a mandaté l'avocate Valérie Assouline dans ce dossier et songe aujourd'hui à poursuivre officiellement la DPJ en dommages pour ne pas avoir respecté l'adolescent, pour l'avoir humilié et pour l'avoir mis en danger, explique l'avocate.

En fait, s’il avait eu la clé, ça aurait été même dangereux qu'il fasse ce qu'il a fait. C'est là l'enjeu. Quand une fouille doit être faite, d'abord il faut que ce soit nécessaire. Il faut que ce soit pour la sécurité de tous, et il faut que ce soit fait également de façon sécuritaire pour le jeune. [...] Il faut que ça arrête, il y a d'autres façons, déplore-t-elle.

Elle avance par exemple que le centre jeunesse aurait pu faire changer la serrure. Mais de là à fouiller un jeune de cette façon-là, de le fouiller par quelqu'un qui n'est pas un policier, qui n'est pas habitué à également faire des fouilles à nu... Ce sont des questions qui demeurent sans réponse. Et normalement, venant de la DPJ, on s'attendrait à une autre approche. La DPJ devait s'assurer de donner des outils à ce jeune, de s'assurer qu’il se porte mieux, et on se retrouve avec le jeune qui sort de ce centre moins bien que quand il est rentré, dénonce-t-elle.

« Comme parent, je vais aller jusqu’au bout, c’est sûr. Il faut que je montre à mon fils que c’est inacceptable. »

— Une citation de  Père de l'adolescent

Le CIUSSS de l'Estrie - CHUS a refusé de commenter ce dossier, puisqu'il estime que celui-ci est confidentiel.

Avec les informations de Zoé Bellehumeur

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