Retrouvailles avec un Garou plus folk à Gatineau

Après quelque 10 ans d’absence sur scène au Québec, Garou présente son spectacle «le plus francophone» en tournée.
Photo : Universal Music Canada / Peter Manning
Après quelque 10 ans d’absence sur scène au Québec, Garou présente son spectacle « le plus francophone » en tournée. Le chanteur s’arrête à Gatineau, mercredi, le temps de revisiter son répertoire, celui de Dassin, ainsi que des classiques de la chanson française de Brel à Aznavour, en passant par Michel Legrand, entre autres.
Vous vous êtes fait rare au cours de ces 10 ans, mais pourquoi une si longue absence des scènes du Québec?
C’est quand même fou. C’est vraiment sans m’en rendre compte. Ce n’est pas parce que je refusais. Je sais que le marché au Québec est difficile, et j’ai la chance de l’avoir ailleurs. En même temps, j’avoue que ce n’est pas tant une paresse qu'un confort total de me faire un petit peu oublier ici. [Je vais] travailler ma carrière ailleurs et, quand je reviens à ma vie, je suis tranquille. C’est la belle vertu du Québec, aussi : le rapport avec la starisation
est déjà… normal (rires), comparativement à d’autres endroits où c’est complètement anormal et démesuré.
Qu’est-ce qui est venu avant : le disque autour de Joe Dassin ou le nouveau spectacle?
J’avais, dans mon nouveau spectacle, mis un medley de Joe Dassin. Plein de gens me disaient : Tu devrais l’enregistrer, tu devrais faire un album.
Finalement, la maison de disques vient vers moi et me dit : Écoute, ça fait longtemps qu’on cherche un angle pour ramener Dassin. C’est évident que c’est toi.
[...] Pendant la pandémie, je me suis mis à écrire des chansons et à partir dans une direction que je ne me serais pas attendue. C’était très folk, voire country-ish. Quand est arrivé le projet Dassin, je me suis dit : On s’est donné cet écrin-là, est-ce qu’on ne ferait pas fitter Joe Dassin là-dedans?
Ce nouveau spectacle fait donc une place aux chansons de Garou chante Dassin, mais pas seulement. Qu’aviez-vous envie de chanter pour renouer avec le public québécois?
On le connaît Joe Dassin. Je n’ai pas besoin de raconter son histoire, je raconte plutôt mon rapport avec lui. En même temps, revisiter mes anciennes chansons, ça, c’est ben le fun. Les gens comprennent très vite [où] on est : j’ai des panneaux de bois de grange et c’est vraiment comme si on jammait devant des chums et qu’on s’amusait. Je fais aussi d’autres hommages en musique à d’autres grandes chansons. C’est mon spectacle le plus francophone, de loin, et je suis vraiment fier de ça. Je chante d’ailleurs une chanson que je vais avoir de la misère à ne plus faire dans un tour de chant. [...] J’avais toujours rêvé de la chanter, mais je ne sais pas pourquoi, je me bloquais, peut-être parce qu’elle est complexe un peu, C’est Les Moulins de mon cœur de Michel Legrand.
Votre fille Emelie occupe également une place dans ce spectacle, non?
Ma fille a commencé à composer des chansons sur son ukulélé, et c’est super bon. Je lui en ai volé une qu’elle a écrite en anglais et que j’ai traduit en français. C’est le fun qu’on collabore comme ça. En plus, c’est comme si j'amenais ma fille dans chaque spectacle et ça me réchauffe le cœur à chaque fois. Et je pense que les gens trouvent ça touchant.
Quelle place faites-vous au répertoire québécois?
Je vais jusqu’à faire du rigodon. Je fais un medley à la fin, pour remettre en perspective le fait que la musique, maintenant, on tient ça tellement pour acquis. [...] Ç’a commencé comme ça, moi, mon rapport à la musique, [par] le folklorique, quand on faisait des partys du jour de l’An en famille. Je trouvais tellement beau que tout le monde se réponde. Je le raconte un peu comme ça en disant : Vous savez, notre musique québécoise [est née] parce que du monde arrivait d’un peu partout par bateau.
Et je fais un medley d’Amsterdam de Brel, d’Emmenez-moi d’Aznavour, de Santiano d’Hugues Aufray, et je finis ça en rigodon, avec mon petit classique : La destinée, la rose au bois. Je l’ai faite dans tous les pays où on est allés et le monde nous regarde avec des yeux de chevreuil qui va se faire écraser. Là, de la faire au Québec, c’est nous qui avons des yeux de chevreuil : mon dieu, ça chante! (rires)
À écouter aussi :
Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par Valérie Lessard. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.