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L’Alberta dit vouloir « renforcer » la liberté d’expression sur ses campus

Le ministre de l'Éducation supérieure, Demetrios Nicolaides, en conférence.

Le ministre de l'Éducation supérieure Demetrios Nicolaides soutient que la liberté d'expression doit être protégée tant que l'opinion exprimée n'est pas une incitation à la haine ou à la violence (photo d'archives).

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

L’Alberta dit s'apprêter à prendre de nouvelles mesures pour « renforcer la liberté d'expression » au sein des campus de la province, après que l’Université de Lethbridge a décidé, lundi, d'annuler une conférence que Frances Widdowson devait donner mercredi soir.

L'Université a évoqué des propos controversés tenus antérieurement par cette dernière, notamment sur les pensionnats pour Autochtones, pour justifier sa décision.

J'annoncerai prochainement de nouvelles mesures pour renforcer la liberté d'expression sur les campus de l'Alberta, a dit Demetrios Nicolaides, le ministre albertain de l'Éducation supérieure, mardi. Cela devrait être aux étudiants, et non aux administrateurs des universités, de prendre la décision finale d'écouter ou non un discours.

Les nouvelles mesures pourraient être annoncées dans une semaine ou deux, comme l'explique Sam Blackett, un porte-parole du ministre. Dans un communiqué, ce dernier dit avoir pris connaissance de la décision de l'Université de Lethbridge au sujet de Frances Widdowson.

Demetrios Nicolaides a dit que, bien qu'il comprenne que les propos tenus antérieurement par Frances Widdowson sont controversés, il estime qu'il est important que les universités et les écoles secondaires albertaines favorisent une forte culture de la liberté d'expression et de la diversité des points de vue, même lorsque ces points de vue sont jugés controversés.

Il précise toutefois que cela exclut les cas où les opinions exprimées incitent à la haine ou à la violence.

Au nom des principes de Chicago

L'Alberta a adopté la déclaration de l'Université de Chicago sur les principes de la liberté d'expression. Cette déclaration, également connue sous le nom de principes de Chicago, dit que les universités doivent promouvoir la liberté de débat et la protéger contre des restrictions éventuelles.

Les membres de la communauté universitaire sont libres de critiquer et de contester les opinions exprimées au sein de leur campus. Ils ne peuvent cependant pas entraver ni interférer d'une autre manière avec la liberté d'autrui d'exprimer des opinions qu'ils rejettent ou même détestent , mentionne la déclaration.

Sous l'ancien premier ministre Jason Kenney, les 26 établissements d'enseignement postsecondaire financés par l'État ont reçu pour instruction, soit d'approuver les principes qui ont été initialement publiés en 2014, soit d'élaborer une politique distincte conforme à ceux-ci.

À la date limite du 15 décembre 2019 fixée par le gouvernement, tous les établissements concernés s’étaient conformés à cette demande.

Volte-face de l'Université de Lethbridge

La décision annoncée lundi par l’Université de Lethbridge apparaît comme une volte-face par rapport à ce qu’elle avait affirmé jeudi, à savoir qu’elle permettrait à Frances Widdowson de faire sa conférence conformément à sa politique sur la liberté d'expression, même si elle n'était pas d'accord avec elle.

 Vue de l'Université de Lethbridge, à gauche,  et photo de Frances Widdowson, à droite.

L'Université de Lethbridge a justifié l'annulation de la conférence de Frances Widdowson par les propos controversés qu'elle a tenus en 2020 sur plusieurs sujets et notamment sur les pensionnats pour Autochtones. (Photos d'archives)

Photo : Michael Warf/Facebook

Frances Widdowson a été invitée par Paul Viminitz, enseignant au département de philosophie, à venir donner une conférence intitulée Comment le wokisme menace la liberté universitaire.

Né aux États-Unis, le wokisme est un mouvement centré sur les questions d'égalité, de justice et de défense des minorités. Il est parfois perçu comme préjudiciable à l'universalisme républicain.

Frances Widdowson affirme, quant à elle, qu'elle a toujours l'intention de se présenter à l’Université de Lethbridge pour donner sa conférence comme prévu. « On devra appeler la sécurité et m'emmener de force pour m'arrêter », a-t-elle écrit lundi dans un courriel à CBC/Radio-Canada.

Avec les informations de Joel Dryden

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