Champ de tir de Tracadie : des militants s’opposent à nouveau à la reprise des travaux

La police est intervenue, mardi après-midi, dans le secteur de Pont-Lafrance, à l'ancien champ de tir de Tracadie.
Photo : Gracieuseté
Le ministère de la Défense nationale a repris mardi ses travaux de décontamination de l'ancien champ de tir de Tracadie à la demande du gouvernement provincial qui veut en faire un champ de bleuets. Des opposants se sont rendus sur place. La police a été appelée.
Dans le secteur de Pont-Lafrance, à Tracadie, l'arrivée d'une grosse machine pour déneiger et ouvrir la voie aux responsables de la décontamination n'est pas passée inaperçue.
La transformation du champ de tir en champ de bleuet va entraîner la coupe d'arbres.
Raynald Brideau, un opposant à la déforestation, s'est rapidement rendu sur place. Les machines sont entrées pour faire de la coupe forestière
, déplore-t-il. Il y a quelques manifestants qui sont venus pour tenter d'arrêter ça. La GRC est ici et des gardes forestiers
.
Les travaux avaient déjà été interrompus par les militants en février dernier avant d'être suspendus à la demande de la province.
Le ministère de l'Agriculture, de l'Aquaculture et des Pêches explique que les travaux de décontamination sont une question de sécurité afin de garder la zone sécuritaire pour tous les utilisateurs du site, y compris les utilisateurs de sentiers motorisés et non motorisés, les chasseurs, les pêcheurs et les groupes de protection de la faune
.
Une manifestation pacifique
Le chanteur Serge Brideau, qui organise une manifestation dimanche contre la déforestation, admet qu'il est un peu découragé. Il avait assisté à une visite de la ministre de l'Agriculture, Margaret Johnson, l'été dernier.
Je pensais cet été quand Margaret Johnson avait décidé de venir à Tracadie avec son chef de cabinet, avec son sous-ministre, qu'elle allait constater l'ampleur du développement des bleuets autour de l'ancien champ de tir
, explique-t-il. Je pensais aussi et qu'elle allait voir la beauté du champ de tir et que ça allait peut-être pencher dans la balance.
Serge Brideau veut voir une manifestation pacifique. Il a l'impression, avec d'autres militants, d'avoir fait tout ce qui était possible pour sensibiliser la population et les élus.
« C'est un peu notre chant du cygne. Moi, en tout cas, je ne sais plus quoi faire et je commence à être épuisé. »
Il assure qu'il n'organisera plus d'autres manifestations pour protéger l'ancien champ de tir de Tracadie.
On a tout fait depuis qu'on a commencé en juin 2020
, rappelle-t-il. On a tenté de négocier. On a parlé avec la ministre de l'Agriculture, Margaret Johnson, à plus d'une reprise. Des groupes de plein-air, de VTT, de motoneige veulent faire un développement touristique. Il y aurait des retombées économiques palpables qui resteraient dans la région. Ça aussi, c'est ignoré. On a parlé au député fédéral et à tous les contacts qu'on avait.